Entretenir régulièrement pour préserver les églises
-Quelle place occupe le patrimoine religieux dans le patrimoine ?
– La conservation des églises est un problème crucial. Il y a en France de nombreuses églises qui ferment ou restent ouvertes de façon très épisodiques. C’est un vrai problème. La clé de la préservation c’est l’entretien, et un entretien régulier. De plus, la loi de séparation de l’Église et l’État de 1905 a créé une ligne frontière entre des édifices qui ont été construits avant et après cette date. Les églises bâties avant 1905 restent propriétés des communes qui continuent à s’en occuper bon an mal an, c’est une responsabilité légale. Les églises construites après 1905 appartiennent le plus souvent aux associations diocésaines, mais qui elles, sont encore moins bien dotées. Là, il y a beaucoup de souci à se faire. Et puis, il y a aussi un entre-deux, cela concerne les édifices religieux qui n’appartiennent ni aux communes ni aux associations diocésaines : essentiellement des chapelles d’hôpitaux ou d’anciennes chapelles de congrégations religieuses.

L’église du Sacré-Cœur de Gentilly (94) bâtie en 1936 pour les étudiants de la cité universitaire. (Photo Gil Gil Fornet/Chantiers du Cardinal)
– Pour quelles raisons cela pose-t-il problème ?
– Certaines congrégations religieuses ferment, il y a des regroupements de communautés, les dernières sœurs qui desservaient un couvent vont rejoindre leurs consœurs dans des couvents plus importants et leurs bâtiments sont vendus. C’est un peu la même chose pour les hôpitaux. Donc, il y a tout un patrimoine hospitalier en France qui n’intéresse plus grand monde. Justement, au sein du jury du Grand Prix Pèlerin, nous sommes attentifs à ces édifices en péril. Presque chaque année, une chapelle d’hôpital ou de congrégation religieuse reçoit un prix, parce que sans ces appoints financiers, cela serait dramatique.
[COMPRENDRE] Les enjeux de la loi de 1905