Une histoire interrompue qui va reprendre vie

La chapelle Saint-Bernard de Montparnasse est la seule installée au coeur d’une gare à Paris. Fermée depuis 2018 pour des raisons de sécurité, elle fait l’objet de travaux de rénovation (CDC)
La chapelle Saint-Bernard, située sous la gare Montparnasse, dans le XVe arrondissement de Paris, a été initialement conçue en 1969 par l’architecte Urbain Cassan (1890-1979), co-auteur de la célèbre tour.
Sévèrement critiquée et même jugée sinistre dès son ouverture, la chapelle avait pourtant bénéficié de l’installation d’un émouvant Christ en croix et d’un mobilier liturgique en chêne du prêtre sculpteur Pierre de Graw ainsi que d’un tabernacle en bois de traverse de chemin de fer comme les autres éléments et, sur le « mur de la Passion », d’une dizaine de blocs d’ardoise taillés en bas-reliefs retraçant les principales stations du chemin de croix.
La façade sur rue n’en restait pas moins un repoussoir.

La façade, peu engageante, de la chapelle en 1969
Un vitrail conçu par le maître-verrier Jacques Loire (1932-2021) et représentant le Christ accueillant ainsi qu’une rénovation de l’éclairage ont permis de diffuser plus de lumière et de donner de la couleur aux lieux en 2015, avec la contribution des Chantiers du Cardinal.
Les aménagements rendirent ainsi l’espace plus chaleureux et invitaient les passants à rentrer, s’y recueillir ou y trouver tout simplement des moments de calme et de sérénité, loin du tumulte de la gare et de la ville.

Vitrail de la Chapelle St Bernard du Montparnasse à Paris, création de Jacques Loire (Ateliers Loire)
Mais, en 2018, la chapelle a dû être fermée en raison d’importants travaux au-dessus, dans la gare, lesquels y ont occasionné de nombreux dommages, notamment le sectionnement d’une gaine de désenfumage, bloquant toute occupation. Ensuite, des mises aux normes pour un retour à la normale et sa réouverture ont été exigées par la commission de sécurité. C’était le coup de grâce.
Certaines des activités de la chapelle ont alors dû être transférées dans d’autres lieux voisins et les messes déportées dans l’église dont la chapelle dépendait, à savoir Notre-Dame-des-Champs. Les concerts et les conférences de philosophes, d’écrivains et de théologiens qui animaient les lieux ont dû de leur côté cesser purement et simplement. Et le temps a passé…
On ne pouvait pourtant se résoudre à cette fermeture, d’autant qu’il s’agissait du seul lieu de prière de ce type à Paris. Il a été considéré qu’il fallait, au contraire, réhabiliter la chapelle, la rendre plus visible, la rapprocher des milliers de personnes qui transitent chaque jour par la gare, essentiellement pour le travail.