Une rencontre atistique et spirituelle
Née au Caire, Égypte, Françoise Bissara-Fréreau peint, sculpte et expose depuis 1983. Et elle consacre une part importante de son travail à des commandes de paroisses. Elle accueille chaleureusement les visiteurs dans son appartement au milieu de quelques œuvres et dans son atelier juste au-dessus. L’espace lumineux est rempli de ses projets en cours et de ses études, le tout inspiré par une grande spiritualité. L’artiste explique que action est « un travail de prière », ses œuvres sont le fruit d’une véritable «méditation». Elles demandent donc du temps, parfois jusqu’à six mois. Certains commanditaires ne le comprennent pas toujours mais Françoise Bissara-Fréreau reste soucieuse de qualité, de souffle et de transmission. « On ne réalise que des rêves » précise-t-elle, il leur faut simplement du temps et de la technique. Françoise Bissara-Fréreau aime le mouvement et cherche à donner le sentiment de l’élévation de l’âme.
Françoise Bissara-Fréreau et sa petite-fille, entourées par Alice Fabre et Jean-Pierre Gaspard des Chantiers du Cardinal.
Formes et matières
L’artiste travaille sur de multiples supports. Elle apprécie la transparence du verre, la couleur de l’acrylique et la puissance du bronze. Si son antre parisienne rassemble des œuvres de taille modeste, ses créations pour les églises sont souvent monumentales, adaptées aux lieux, pouvant atteindre trois mètres de hauteur, en un seul tenant. Elles sont le fruit d’un dialogue avec les commanditaires ou avec les Directions Régionales des Affaires Culturelles lorsqu’elles sont installées dans des édifices classés monuments historiques. L’artiste les prépare alors dans son autre atelier, plus vaste, situé près de Pacy-sur-Eure. Il lui arrive aussi de faire appel à un maître-verrier (Olivier Juteau) ou un fondeur (David de Gourcuff) pour leur réalisation finale.
Une des oeuvres visibles dans l’atelier de création de Françoise Bissara-Fréreau
Cette inspiration foisonnante suscite l’intérêt et l’adhésion des Chantiers du Cardinal dont une des missions consiste justement à embellir les églises, postérieures ou antérieures à 1905. Les grands donateurs présents lors de cette visite d’atelier, parmi lesquels figurait la Fondation Frédéric de Sainte-Opportune, ont profité de ce moment inédit de rencontre et d’échange avec cette artiste dont le talent et la signature sont reconnaissables entre tous.
Les grands donateurs et la délégation des Chantiers du Cardinal ont échangé avec l’artiste lors de la visite, et notamment devant ses toiles.
Sculptures inspirées et inspirantes
Les oeuvres de Françoise Bissara-Fréreau sont installées un peu partout en France ou à l’étranger, par exemple à Gand, en Belgique. Parmi ses réalisations remarquables, figurent une statue de Marie pour la cathédrale de Créteil (94), financée grâce aux Chantiers du Cardinal, un tympan pour l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de la Celle-Saint-Cloud (92) ou un haut-relief pour l’église Ozanam de Cergy (95). L’artiste est aussi très fière d’évoquer ses réalisations ou projets pour l’église Sainte-Croix de Toulouse, le baptistère d’Aubigny-sur-Nère (cuve en bronze) ou le chœur de la chapelle de Neuvic d’Ussel (vitraux).
Sculpture en bronze d’une Vierge à l’Enfant
Ajoutons ses neuf toiles présentées à l’Institut catholique de Paris inspirées par la Liturgie des heures et qui attendent une installation dans une église, avec quelques lettres hébraïques y transparaissant au milieu de grands aplats de couleur.
La souplesse des formes, le sens de la lumière comme la présence du Christ et le thème de l’eau ou de la source se retrouvent souvent et constituent les fils conducteurs d’une trajectoire qui vise à aller au-delà de la simple illustration biblique. Françoise Bissara-Fréreau fait sien le mot de Bernanos : « La seule réponse est spirituelle. » Pour elle, la forme et la couleur constituent aussi des réponses spirituelles. Elle le démontre amplement.
Stéphane Guy
