Ensemble, préservons le patrimoine religieux

Les cardinaux des Chantiers

Du fondateur, le cardinal Jean Verdier au cardinal André Vingt-trois, chacun des six hommes d’Église qui ont accompagné les Chantiers du Cardinal ont marqué l’œuvre de leur empreinte. Tous ont apporté leur pierre à l’édifice, convaincus de son importance pour les diocèses d’Île-de-France et pour l’Église tout entière. Aujourd’hui, les Chantiers du Cardinal célèbrent leurs 90 ans. Riches de ce passé et du patrimoine bâti et regardant avec confiance l’avenir.

 

Le cardinal Jean Verdier (1929-1940)

Le cardinal Jean Verdier né le 19 février 1864 à Lacroix-Barrez un petit village de l’Aveyron à quelques kilomètres de Rodez.
« Il était issu, écrit Henry Bordeaux, de l’Académie française, d’une souche paysanne qui est saine et robuste, et a lui-même gardé la mystique de la terre où le travail des saisons s’accomplit sous le regard de Dieu. »

verdier à sainte agnes

A droite, le cardinal Verdier recevant la maquette de l’église Sainte-Agnès de Maisons-Alfort (94). (Crédit GF/CDC)

Rien ne prédestinait ce modeste fils d’une France la plus rurale qui soit à devenir un des plus importants archevêques de toute l’histoire du diocèse de Paris. En 1886 il entre chez les sulpiciens et est ordonné prêtre un an plus tard. Après avoir été professeur et supérieur du séminaire de Périgueux, il devient supérieur du séminaire des Carmes à Paris. En 1923 il est nommé chanoine honoraire de Notre-Dame de Paris. En 1929, le cardinal Dubois l’appelle à ses côtés comme vicaire général du diocèse de Paris. À la mort du cardinal Dubois, il lui succède et, fait assez rare, c’est du pape Pie XI lui-même qu’il reçoit la consécration épiscopale quelques jours après avoir été créé cardinal. Il meurt le 9 avril 1940 et il est inhumé à Notre-Dame de Paris. À sa mort, cent églises ont été édifiées par les Chantiers du Cardinal.

[LIRE] Mission, histoire et patrimoine

cardinal verdier

Le cardinal Jean Verdier, représenté dans l’église Saint-Jean-Bosco à Paris (19e). Crédit GF/CDC

Le cardinal Emmanuel Suhard (1940-1949)

Il est remplacé par l’archevêque de Reims, le cardinal Emmanuel Suhard de dix ans son cadet. Il est né le 5 avril 1874 à Brains sur les Marches. Bien que jugé « trop peu dégourdi pour faire un curé ! » par son propre curé, il entre au petit séminaire de Mayenne puis au grand séminaire de Laval en 1892. Il est ordonné prêtre en 1897. En 1928 il est nommé évêque de Bayeux et Lisieux, période pendant laquelle il fonde la Mission de France. En 1931, il est envoyé à Reims et sera créé cardinal en 1935. Arrivé à Paris en 1940, il fait le vœu de bâtir une basilique à la Vierge si Paris est épargné par la guerre, ce sera Marie-Médiatrice dans le XIXe arrondissement. Il meurt le 30 mai 1949. Quand disparaît le cardinal Suhard, il est remplacé comme archevêque de Paris par Mgr Feltin, alors évêque de Bordeaux. Celui-ci ne sera créé cardinal qu’en 1953. Pendant cette période intermédiaire, les Chantiers du Cardinal s’appelleront « Œuvre des Chantiers ».

Le cardinal Maurice Feltin (1953-1966)

Son successeur, Mgr Maurice Feltin aura lui aussi connu plusieurs diocèses avant d’arriver à Paris. Né le 15 mai 1883 à Delle, dans le Territoire de Belfort, il sera séminariste à Paris, prêtre dans le diocèse de Besançon, évêque de Troyes en 1927, archevêque de Sens en 1932 et archevêque de Bordeaux en 1935. Pendant sa mandature, il se trouve confronté à une évolution démographique sans précédent et relancera un 2e vaste plan de 123 constructions d’églises. Il se retire en 1966 au couvent des Annonciades de Thiais où il meurt le 27 septembre 1975.

Le cardinal Pierre Veuillot (1967-1968)

Mgr Pierre Veuillot, évêque co-adjutateur de Paris depuis le 12 juin 1961 après avoir été évêque d’Angers, est créé cardinal le 26 juin 1967, il meurt de leucémie le 14 février 1968.

Le cardinal François Marty (1969-1981)

Pour le remplacer le pape Paul VI fait appel à l’archevêque de Reims, Mgr François Marty qui le 17 juillet 1962, avait reçu le général de Gaulle et le chancelier Adenauer lors d’une rencontre de réconciliation entre les deux pays. Le 26 mars 1968, il est nommé archevêque de Paris et sera fait cardinal un an plus tard le 28 avril 1969. Il recevra le pape Jean-Paul II à Paris lors de sa première visite en France en 1980. Il quitte Paris le 31 janvier 1981 et décède tragiquement en 1994. Sa voiture, une 2 Cv offerte par les parisiens, est écrasée par un train. Il avait dit au moment où il la recevait : « elle me conduira au paradis ! »

Le cardinal Jean-Marie Lustiger (1981-2005)

Le cardinal Jean-Marie Lustiger, célébrant une messe dans l’église Marie-Médiatrice. (Crédit CDC)

Mgr Jean-Marie Lustiger succède au cardinal Marty. Né le 17 septembre 1926 à Paris dans une famille juive, il se convertit au christianisme à l’adolescence et sera baptisé le 25 août 1940. Après des études à la Sorbonne, il rejoint le séminaire des Carmes où il est ordonné prêtre le 17 avril 1954. Le 10 novembre 1979, il est nommé évêque d’Orléans où il s’était réfugié pendant la guerre et où il a été baptisé. Le 27 février 1981, il est nommé archevêque de Paris et le 2 février 1983, le pape Jean-Paul II le fait cardinal. Bien qu’ayant présenté sa démission au Pape à son soixante-quinzième anniversaire, selon le droit canonique, il ne quittera son poste que trois ans plus tard, en février 2005.
Particulièrement créatif, il a à son actif de très nombreuses réalisations dont celle de la première maison d’Église bâtie en Île-de-France : Notre-Dame-de-Pentecôte sur le parvis de la Défense.
Il meurt le 5 août 2007. Il est enterré à Notre-Dame en présence d’une foule immense. Des personnalités du monde politique et religieux sont présentes autour du président de la République.
Sur sa tombe, on peut lire ces simples mots : « Je suis né juif. J’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, saint Jean l’Apôtre, sainte Marie pleine de grâce. Nommé 139e archevêque de Paris par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, j’ai été intronisé dans cette cathédrale le 27 février 1981, puis j’y ai exercé tout mon ministère. Passants, priez pour moi. » † Aron Jean-Marie cardinal Lustiger Archevêque de Paris.

Le cardinal André Vingt-Trois (2005-)

Le cardinal Vingt-Trois lors de la dédicace de la cathédrale de Créteil

Le cardinal Vingt-Trois lors de la dédicace de la cathédrale de Créteil (Credit GF/CDC)

Le cardinal André Vingt-trois est né le 7 novembre 1942 à Paris. Ordonné prêtre le 29 juin 1969, il est d’abord vicaire à Sainte-Jeanne-de-Chantal dont le curé est  le père Jean Marie Lustiger. Le 25 juin 1988, alors qu’il est vicaire général, il est nommé évêque auxiliaire du diocèse de Paris. Le 21 avril 1999, il est nommé évêque de Tours, mais revient à Paris comme archevêque le 11 février 2005. Il a fêté ses 75 ans le 7 novembre 2017 et doit donc, selon le droit canonique, renoncer à sa charge. Dans une interview parue sur le site Aleteia, revenant sur ses douze années d’exercice, s’est réjoui de l’activité de son diocèse, riche en talents, témoin d’une Église vivante. Il peut se féliciter d’avoir lancé, lui aussi, de nombreux chantiers d’Église.

Cardinal Vingt-Trois

Le cardinal Vingt-Trois devant la cathédrale de Créteil (Credit GF/CDC)

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Mission, histoire et patrimoine
24.05.2017 Page

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Gouvernance des Chantiers du Cardinal
24.05.2017 Page

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