Du gotha au patrimoine

Il fut longtemps l’homme du gotha. Il est aujourd’hui Monsieur Patrimoine. Celui qui se vit confier un jour de 2017, une mission par Emmanuel Macron. Le président de la République a en effet demandé au journaliste Stéphane Bern de trouver de nouvelles sources de financement pour sauver le patrimoine français. Car il y a longtemps que l’animateur télé partage avec les Français sa passion pour l’histoire et les monuments qui la racontent.

➡️ Découvrez le manifeste de Stéphane Bern pour la sauvegarde du patrimoine !
Fort de son engagement à la tête d’une Mission Patrimoine, il nous livre un plaidoyer en faveur de ce qui constitue les fondements de notre histoire et de notre culture. @bernstephane pic.twitter.com/zZ4c1btM9o

— Editions Plon (@EditionsPlon) September 5, 2019

Délaissant son cachet, Stéphane Bern s’investit à fond dans ses nouvelles fonctions, n’hésitant pas à hausser le ton pour mener à bien sa mission. Un sacerdoce même, sorte de « chemin de croix doublé d’un combat de boxe » qu’il raconte dans son livre publié en septembre 2019 « Sauvons notre patrimoine » (Plon). Car il fallu faire face aux grincheux, aux râleurs, aux suspicieux… À ceux qui s’agacent du coût, Stéphane Bern répond investissement. La France est un pays touristique, le patrimoine représente une industrie non délocalisable, environ 500 000 emplois qui dopent les territoires. L’accuse-t-on de rouler pour le président ? « J’agis comme un homme libre, sans appartenir à aucun parti », rappelle-t-il. Avant d’ajouter « mon seul parti, c’est le patrimoine ».

Sa mission : trouver des fonds

Avec le lancement du Loto du patrimoine, Stéphane Bern a esquissé une première piste de travail. Et montré l’idée générale qui l’anime : sensibiliser chacun à la préservation du patrimoine. Car il ne s’agit pas seulement du rôle de l’État. L’édition 2018 du Loto a rapporté 25 millions d’euros. Dans son livre, le journaliste lance l’idée d’un loto européen. Il voit encore plus loin, après 2022, imaginant le locataire de l’Élysée déclarer la sauvegarde du patrimoine comme « grande cause nationale » du prochain quinquennat.

« Nous sommes tous dépositaires de notre culture patrimoniale. C’est de l’identité heureuse, à portée de main, c’est une appropriation collective, comme la langue et l’histoire, au-delà de nos origines.  » Stéphane Bern (La Tribune)

Des particuliers aux entreprises, de l’État aux collectivités, c’est sans doute en actionnant chacun de ces leviers que la préservation des monuments pourra se faire. Stéphane Bern espère convaincre qu’au-delà du folklore, sauver le petit lavoir du village ou la vieille gare d’une ville de banlieue a autant d’importance que la restauration d’un monument historique parisien. Et que cela participe autant à la préservation de l’histoire commune qu’au développement économique…

Sauvons notre patrimoine, éditions Plon. Septembre 2019. 17 euros.

Présentation de la Mission Stéphane Bern