Ensemble, préservons le patrimoine religieux

L’église du Saint-Esprit, plus ouverte et accessible

Architecte Bidot Architectes Associés
Coût total 370 000€
Notre contribution 250 000 €
Fin du chantier 31/12/2025

Présentation du projet

L’église dans son environnement

L’église du Saint-Esprit à Viry-Châtillon, dans le diocèse d’Évry (et le département de l’Essonne), est l’une des quatre de la commune (31 000 habitants). C’est la plus grande. Elle a été construite à partir de 1935 pour accompagner la croissance démographique de la ville, les autres lieux de cultes étant trop étriqués, notamment l’église Saint-Denis du XIIe siècle. En effet, si la commune comptait 1 500 habitants en 1900, on en dénombrait 9 000 en 1935 et l’on pronostiquait à l’époque une explosion future qui n’a pas été démentie.

Mais l’église n’a été inaugurée qu’en 1964 en raison de problèmes de fondation liés à une découverte de chantier majeure – un ancien lit de la Seine – puis du fait de la guerre. En forme de croix latine, elle garde la trace de cette longue histoire puisque le premier niveau est en meulière et brique comme bon nombre de pavillons alentour tandis que la partie supérieure imaginée après-guerre, dans l’esprit de Le Corbusier, est en béton, la marque des coffrages en bois étant partout visible.

Les deux époques de la construction bien visibles : avant-guerre puis au-dessus après-guerre

Si l’extérieur présente une architecture aussi intéressante que composite, l’intérieur est aussi lumineux qu’harmonieux. Il dispose d’un superbe plafond en bois et de bancs massifs parfaitement assortis aux cloisonnements de bois des baies périphériques.

L’intérieur de l’église

En raison de son histoire et de son originalité, l’église a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle ». Mais, depuis sa construction, elle est inaccessible pour les personnes à mobilité réduite ou l’est difficilement pour des personnes accompagnées de jeunes enfants en poussette. Dans les années soixante, on ne pensait guère à ces aspects. Aujourd’hui, l’escalier monumental de trente-trois marches qui orne son entrée et conduit au cœur du sanctuaire, sous le clocher, constitue un obstacle majeur qui n’est plus guère acceptable alors que l’église doit être considéré comme un établissement recevant du public et à ce titre rendue accessible.

L’escalier monumental, obstacle infranchissable par les personnes à mobilité réduite

Pour le père Achille Dzeboua Waffo, curé de la paroisse, l’accessibilité de l’église est le principal problème à régler. Il se désole depuis plusieurs années de la situation à cet égard. Il rappelle même qu’on parlait déjà de travaux d’accessibilité quand il est arrivé, en 2016. Pour lui, ils deviennent aujourd’hui d’autant plus indispensables que la fréquentation de l’église augmente, qu’elle peut accueillir lors des professions de foi près de 500 personnes et que parmi les fidèles il y a des personnes âgées pour lesquels la montée de l’escalier est difficile. Il craint même des accidents.

Mais l’organisation d’un nouvel accueil lui tient aussi à cœur. Il s’attriste en effet de ne pouvoir développer un service d’accueil, de solidarité et de charité digne au rez-de-chaussée. L’accueil se fait actuellement trop loin, au presbytère, ce qui, selon le père Waffo, n’est pas normal, les lieux devant servir avant tout au logement du curé et n’étant de surcroît pas adapté au sens de la réglementation des établissements recevant du public. Le curé avance enfin que le développement d’un accueil sous l’église permettrait de le rapprocher du lieu de prière qu’est l’église, normalement fermée en semaine actuellement et qui serait, du coup, ouverte.

Avec ce double objectif d’accessibilité et d’amélioration de l’accueil, un triple projet a finalement été imaginé consistant à aménager trois bureaux de réception par transformation d’une petite salle sous l’église en rez-de-chaussée, au niveau du trottoir, à créer un ascenseur aux normes pour mener au niveau de l’église et à concevoir un sanitaire accessible aux personnes à mobilité réduite, les grandes salles modulables du rez-de-chaussée pouvant accueillir beaucoup de monde (260 personnes au total) mais n’en disposant pas. L’opération serait complétée par un rafraîchissement des sanitaires existants, d’un autre âge.

La salle à diviser pour créer un accueil de trois bureaux

 

Une des deux grandes salles situées sous l’église mais ne disposant pas de sanitaires adaptés

Pour avancer, il fallait cependant, avant toute chose, examiner la faisabilité financière de l’opération, sachant que, l’église n’appartenant pas à la commune, aucun crédit public n’était envisageable. Après consultation d’un cabinet d’architectes et de différentes entreprises, il est apparu que c’était un budget de 370 000 € TTC qu’il convenait de dégager, en tenant compte des aléas, de la maîtrise d’œuvre, des diagnostics et études préalables.

C’était hors de portée pour la paroisse et le diocèse, trop démunis. Les Chantiers de Cardinal, comprenant la pertinence du projet paroissial et la nécessité de permettre, sans restriction d’accessibilité, des célébrations inter-paroissiales, de secteur et même diocésaines dans ce lieu de culte de grande capacité, se devaient de compléter les efforts locaux. Ils pouvaient le faire d’autant plus volontiers que le renforcement de l’accessibilité des églises est l’un de ses axes stratégiques d’action. Connaissant bien cette église et sa situation financière pour avoir financé une bonne partie du changement de ses chaudières et de son système de chauffage en 2017, ils ont décidé de dégager 250 000 €.

Le budget ayant été ainsi complété, l’opération va enfin pouvoir se faire. Il reste cependant quelques choix à opérer sur le dimensionnement de l’ascenseur et son emplacement exact. Les décisions sont attendues avant l’été 2024 pour que les travaux puissent commencer à l’automne.

La durée des travaux devrait être d’au moins de six mois, la construction d’une gaine d’ascenseur avec percement de la dalle au niveau de l’église expliquant largement cette durée.

Ce sera une grande étape. Mais elle devra sans doute être suivie d’autres interventions. Le plafond de bois semble subir des infiltrations en provenance de la toiture de béton. Elles ne sont pas importantes pour l’instant mais elles seront indéniablement à traiter.
En outre, si les fenêtres du rez-de-chaussée ont été doublées par des panneaux intérieurs, les grandes baies qui illuminent, admirablement, la nef ne sont pas isolées et conduisent se faisant à des déperditions de chaleur tandis que leurs cloisonnements de bois mériteraient une sérieuse restauration. Les travaux ne sont donc probablement pas finis dans cette église. Nul doute, que les Chantiers seront à nouveau sollicités dans les années qui viennent.

 

Stéphane Guy

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