Comment avez-vous procédé ?
On m’a contacté afin que je réalise des vitraux pour l’oratoire. J’avais déjà travaillé pour plusieurs chapelles et églises, ainsi que pour des particuliers. Là, ce qui m’a plu dans le projet est qu’il est tourné vers la jeunesse. Techniquement, les vitraux sont faits en verre soufflé, à très haute température. La couleur est produite grâce à des oxydes ferreux ; or la couleur la plus chère à produire est le rose, et j’ai tenu à ce qu’un des quatre vitraux soit rose violacé et or. Il apporte de la joie à l’ensemble. Le choix des colombes, outre que le centre se situe au cœur de la ville de Colombes, résulte du fait que l’Esprit Saint est une représentation visuelle qui s’appréhende aisément, notamment par des enfants. De plus, le logo de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul représente des colombes.
Ce sont des vitraux conçus et réalisés de façon traditionnelle, sertis au plomb. L’œil reconstitue automatiquement la croix qui les soude. Et à l’extérieur, il y a également une croix. Enfin, j’ai également fabriqué la petite sculpture en verre rouge qui marque l’endroit où se trouve la présence réelle.
L’un des quatre vitraux de l’oratoire, réalisé par Antonio Martins.
Les vitraux, vus de l’extérieur
Le tabernacle et le verre derrière lequel se trouve la présence réelle.
Quel a été le sens de votre démarche artistique et spirituelle ?
Je lie les deux car elles me paraissent indissociables. Faire une œuvre qui a du sens, et qui est hébergée dans un lieu de prière est pour moi d’une importance capitale. Une œuvre, quelle qu’elle soit, a un sens pour celui qui la réalise, tout comme pour celui qui la commande. J’essaie de faire en sorte qu’elle corresponde aux aspirations du commanditaire. Or, cette fois, j’avais bien saisi que l’oratoire servirait beaucoup aux enfants du catéchisme. J’ai par conséquent souhaité leur créer un vitrail qui véhicule de la joie et du mouvement. Il y a un sens symbolique à mon travail : la représentation de la Trinité (la colombe du Saint-Esprit, l’hostie qui représente le Christ, les flammes qui représentent Dieu le Père) correspond à celle qui est présente sur l’autel fabriqué par Bruno de Maistre. Et pourtant… c’est un hasard ! Au départ, je ne savais pas que le sculpteur réalisait ce motif. Ainsi, il existe une vraie cohérence entre nos deux œuvres, qui ne peut que donner de l’harmonie à l’ensemble.
Comment les enfants ont-ils apprécié les vitraux ?
Ceux-ci ont beaucoup aimé la diversité des couleurs. Le vert, le rouge, le jaune et le rose leur ont évoqué les quatre saisons – ce sont les couleurs liturgiques. Ils ont également tout de suite interprété le sens du mouvement des colombes, qui tournent autour d’une sphère blanche, pure, plaqué de porcelaine qui s’apparente à une hostie. Celle-ci symbolise le Christ. Ils y voyaient des oiseaux tournant autour du soleil… celui-ci qui correspond d’ailleurs au double-sens de l’ostensoir : le Christ qui rayonne comme le soleil.
La dynamique de la colombe est facilement identifiable, et le dessin accentue le mouvement circulaire. En ce sens, les deux messages, biblique et ludique, ont été bien reçus !
Les quatre vitraux