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Consécration de l’église Saint-Jean XXIII

Après plus de deux ans de travaux, l’église Saint-Jean XXIII de Clichy-sous-Bois (93) est consacrée samedi 10 septembre par Mgr Pascal Delannoy, évêque du diocèse de Saint-Denis-en-France.




Une foule rassemblée

Sous un soleil radieux, la cérémonie religieuse exceptionnelle de dédicace et de consécration rassemble tous les prêtres du diocèse et plus de 2000 fidèles venus assister à la messe de consécration de la nouvelle église. La date du 10 septembre 2023 est un jour spécial qui fête deux événements sur ce même lieu historique : la consécration de l’église Saint-Jean XXIII et la fin du pèlerinage Notre-Dame des Anges. L’ambiance est à la fête et des stands d’accueil permettent d’orienter, désaltérer et accompagner les centaines de personnes présentes.

On voit un public nombreux dans cette jolie clairière boisée et ombragée. Les paroissiens de Clichy-sous-Bois, heureux de découvrir leur nouvelle église enfin terminée, et d’autres venus de Bondy et de Montreuil en famille. Il y a aussi les pèlerins de tout le diocèse, venus prier la neuvaine dans la chapelle du sanctuaire marial Notre-Dame-des-Anges, au chevet de laquelle est bâtie l’église qui va être consacrée.

Ajoutons à cela les jeunes servants d’autel venus en olympiades et en pèlerinage ainsi que tous les prêtres du diocèse de Saint-Denis rassemblés autour de Mgr Pascal Delannoy pour la messe de consécration. Cette foule joyeuse et priante s’installera à l’ombre des arbres dans la clairière devant des écrans géants pour suivre la messe dans une église bondée.

Une église ouverte sur le monde

“Cette nouvelle église remplace l’ancienne salle Jean XXIII, qui servait de lieu de célébration et d’accueil aux paroissiens et aux pèlerins du sanctuaire Notre-Dame-des-Anges, dont la chapelle ne contient que 80 places. En 2016, la démolition de cette salle pour laisser passer le Tram a été accompagnée de la promesse de construction d’une nouvelle église.
Cette église sera ouverte à tous ceux qui passeront dans ce sanctuaire marial de Notre-Dame des Anges ainsi que les paroissiens et habitants du quartier et aussi à tous ceux qui viendront en temps de retraite, de récollection, de partage. 
Le pape Saint Jean XXIII, lors du Concile Vatican II a commencé son propos en invitant l’Église à être ouverte sur le monde, pour que de l’intérieur nous voyions à l’extérieur et vice-versa.
L’architecture de cette église-grange est un lieu ouvert sur le monde.
Tout homme, toute femme est à même d’être accueilli en ce lieu, en lien avec le sanctuaire Notre-Dame-des-Anges.
Cela nourrit un véritable projet pastoral qui est d’ouvrir nos cœurs, comme le Christ a ouvert son Coeur sur le monde.”

Père Raphaël Grondin

Le rite de l'entrée


Devant la porte de l’église, coiffé de sa mitre et tenant une crosse stylisée en bois, l’évêque est accompagné de quelques prêtres.  Avant de commencer le rituel de dédicace de l’église, Mgr Delannoy donne la parole à l’architecte Philippe Roux.

« Je n’ai pas l’habitude de construire des églises, c’est la première et ce sera sans doute la seule de ma vie.
Ici il y a une mémoire du lieu, il y a la source, il y a des milliers de pèlerins qui sont passés par là. Il y a l’idée d’une église qui se laisse traverser, au cœur de la nature, dont toutes les portes s’ouvrent. L’essentiel est d’y voir une espérance, quelque chose de sacré. Je remercie particulièrement Daniel Rosa, un entrepreneur, un ami, une personne formidable. Hier samedi, le père Grondin a fait visiter ce lieu, il l’a raconté comme si c’était le sien. Il y a vu tous les symboles, toutes les qualités, toute la foi qu’on a pu y mettre et c’est ce qui me touche le plus aujourd’hui, cette notion de transmission. Ce que l’on a conçu et construit c’est maintenant à lui, à vous, à tous et même plus encore, dans le temps et la foi . »

Philippe Roux remet ensuit les clés de l’église à l’évêque qui se tourne ensuite vers les solides portes closes en bois de l’église vide. Il frappe trois fois trois coups vifs et demande l’ouverture de la porte pour le laisser entrer, suivi par des prêtres autour de lui dont le père Raphaël Grondin, curé de la paroisse.

Le rite de la dédicace

Après l’entrée, Mgr Pascal Delannoy et le père Grondin procèdent à  l’aspersion qui est destinée d’abord aux fidèles en mémoire de leur baptême et ensuite aux murs de l’église et à l’autel. Le rituel de la dédicace compte parmi les actions liturgiques les plus solennelles et les plus riches de signification.

Dans l’église où sont réunis de  les fidèles et les prêtres autour de Mgr Delannoy, le rite proprement dit de la dédicace débute par le chant des litanies des saints.

Rappelons qu’à l’extérieur, sur les deux côtés de l’église, sont réunis tous les prêtres et des diacres du diocèse, venu nombreux pour assister et célébrer cette dédicace solennelle. Sans oublier les 2000 fidèles, servants de messe et pèlerins installés eux aussi autour de l’église, à l’ombre des arbres, devant les écrans géants.

L’évêque procède ensuite aux rites symboliques en commençant par la consécration de l’autel avec l’onction du Saint Chrême. Il répand d’abord l’huile sainte en son milieu puis aux quatre angles. Il pourra ensuite oindre la surface de la table pour donner au rite toute l’ampleur qu’il requiert. L’onction est ensuite étendue sur les douze croix de consécration fixées aux parois de l’église, rappelant ainsi le verset du livre de l’Apocalypse évoquant l’Eglise du Christ fondée sur les « douze apôtres de l’Agneau inscrits sur les murs de la cité sainte ».
L’église est ainsi consacrée tout entière au culte chrétien. (extrait de Liturgie et sacrements)

Une église pour célébrer et prier


La forme de l’église Saint-Jean XXIII est sans doute un des aspects les plus originaux de cette église conçue comme une grange, avec son toit en pente douce, couvert d’ardoises de bois, au coeur de la nature, avec des grandes baies vitrées donnant sur la forêt et la rue, accueillante pour les fidèles et les passants.  Un refuge aussi, avec les grilles blanches ouvragées et aérées du déambulatoire qui ceint les trois cotés de l’église. Sa proximité avec la chapelle du sanctuaire Notre-Dame des Anges montre le lien profond avec la sainteté de ce lieu de pèlerinage séculaire. La façade Est du coeur de l’église offre dans sa hauteur, une grande verrière qui donne sur le dôme de la chapelle Notre-Dame-des-Anges, que l’assemblée peut contempler laissant aussi entrer la lumière du ciel.

De part et d’autre de l’autel, deux oeuvres relient le présent de cette église à l’histoire de ce lieu où est advenu le miracle de Notre-Dame-des-Anges.
Nichées de par et d’autres de l’autel, dans le mur surmonté par la verrière, à gauche, la statue de Notre-Dame-des-Anges trône dans une niche lumineuse et à droite, un mur d’eau laisse couler dans un léger bruissement, la source souterraine qui sourd sur ce lieu de pèlerinage depuis le XIIème siècle.

Passé et présent, tradition séculaire et modernité se conjuguent harmonieusement dans l’église Saint-Jean XXIII avec comme points communs la foi et l’espérance des hommes et des femmes qui se sont succédé sur ces lieux empreints de foi et de tous ceux qui sont accueillis avec charité et fraternité, aujourd’hui et …demain.

Une église pour accueillir et donner des fruits

L’église-grange comme certains l’appellent déjà, illustre la symbolique de l’accueil et du rassemblement.
« La grange est un lieu où l’on vient s’abriter ou se réfugier lorsque l’on est dans la campagne. C’est aussi un lieu où l’on entrepose du grain, beaucoup de grains avant d’en faire de la farine et du pain. Avec un seul grain, on ne peut pas. Il en faut beaucoup. De la même façon, les personnes qui viennent dans cette église pour célébrer la messe, ou pour des moments de retraite et des temps forts, sont rassemblés, puis maturés et transformés par la parole de Dieu et les sacrements pour devenir aussi du bon pain, pour partager le meilleur de ce que l’on a reçu de Dieu et faire le bien dans le monde. » commente le père Raphaël Grondin.

Concrètement, deux concepts très innovants pour une église, ont pris place dans le bâtiment.
Ainsi, le fond de l’église peut de transformer en salles modulables grâce à des parois coulissantes, adroitement repliées et intégrées le long des poteaux du fond. Elles pourront accueillir des groupes. Au-dessus en mezzanine, le logement des soeurs franciscaines missionnaires de Marie leur permet d’habiter « dans l’église. » « Cela nous a semblé étrange, nous avons accepté cette nouveauté comme un cadeau et une invitation à vivre chaque chose nouvelle dans l’abandon et la joie. » commente Soeur Jola.

Le père Raphaël Grondin annonce comment se dérouleront les jours et semaines à venir dans cette toute nouvelle oasis de foi:
« Les premières actions qui vont rythmer la vie de ce nouveau lieu d’accueil seront menées par le groupe du Service Evangélique des Malades au niveau diocésain ou le Mouvement Chrétien des Retraités- MCR. Très prochainement, il y aura 111 collégiens d’un lycée privé pour un temps de récollection… C’est donc un lieu qui permet à des jeunes et des moins jeunes de se retrouver pour se ressourcer, approfondir leur foi et pour pouvoir mieux en témoigner au monde ! »

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