Des murs de pierres vivantes
L’ouverture est annoncée pour la fin de l’année 2023, mais avant cela, il faudra laisser travailler les ouvriers et les engins de chantier. « Les entrepreneurs vont passer à l’action dès que cette première pierre sera posée, souligne Mgr Crepy dans son discours. La réalisation de cette œuvre est entre les mains de leurs équipes. » Ce dimanche de janvier, sur la parcelle de terre nue qui borde la route, seul un petit muret de parpaings accueille la fameuse première pierre, à l’endroit où sera installé le baptistère. Il faut encore un peu d’imagination pour visualiser l’ensemble paroissial (église, presbytère, salles de réunion…) et le clocher de 31 mètres qui s’élancera vers le ciel.
Vue d’architecte de la future église Saint-Joseph le Bienveillant (Agapé)
L’église sera recouverte des mosaïques de l’atelier Aletti dirigé par le père Marco Rupnik. Le jésuite slovène a tracé les grandes lignes du projet, mais ce sont deux architectes français, Antoine Pelissier et Benoit Andrier qui pilotent le projet. « Ce que nous souhaitons réaliser n’est pas simplement de construire des murs, indique Antoine Pélissier au cours de la célébration, mais que ces murs soient constitués de pierres vivantes de toute la communauté rassemblée et tourné vers son Dieu. »
Mgr Luc Crepy, Mgr Bruno Valentin, les élus de la région et les architectes après la bénédiction de la première pierre de l’église St-Joseph-le-Bienveillant (78) à Montigny Voisins-le-Bretonneux. (CDC)
Les pierres vivantes justement- les paroissiens- sont regroupés autour de Mgr Crepy et de Mgr Bruno Valentin, évêque auxiliaire, pour marquer le lancement du chantier de construction. Les masques sur les visages et le froid n’empêchent pas l’assemblée de reprendre à pleine voix les chants qui accompagnent la bénédiction de la première pierre de leur future église. « C’était magnifique, raconte Pascal, la soixantaine. Je ne connaissais pas cette liturgie, c’est très beau ! Ce n’est pas courant pour un croyant d’assister à une telle célébration.» Et c’est bien parce qu’une telle cérémonie ne se déroule pas tous les dimanches, que l’abbé Grosjean a pris le temps d’en expliquer chacune des étapes : le parchemin orné du logo de la paroisse et actant la construction de l’église, les médailles qui placent l’édifice sous la protection de Marie et saint Joseph, mais aussi… une pièce de monnaie de l’année en cours. « Je l’ai trouvée dans la quête ce matin, indique l’abbé Grosjean. Dans plusieurs centaines d’années, elle permettra aux archéologues de dater précisément l’année de construction de l’église ! » Après l’homélie de Mgr Crepy, les volutes d’encens aident l’assemblée à entrer dans la prière et se recueillir.
Les mesures sanitaires en cours n’autorisaient pas de partage convivial autour d’un chocolat après la célébration, mais chacun des participants est reparti avec un peu de chaleur dans le cœur. « Dans la vie d’un paroissien comme dans la vie d’un curé, c’est un évènement unique de voir bâtir une église, relève l’abbé Grosjean, après la célébration. En 2022, on bâtit encore des églises, et ça se passe ici, en 2022 à Montigny-Voisins-le-Bretonneux ! »