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La revue des Chantiers du Cardinal : une perpétuelle renaissance

Elle a changé plusieurs fois de noms et sa publication s’est interrompue à plusieurs reprises. Née en 1931, la revue des Chantiers du Cardinal s’appelait alors Le Christ dans la banlieue. Elle tirait ce titre du célèbre ouvrage éponyme du père Lhande. Son nombre de pages, son format, sa ligne éditoriale ont varié. Sa seule constante, son rythme de parution trimestriel.

Raconter l'histoire des constructions d'églises

Couverture du premier numéro de la revue Le Christ dans la banlieue, ancêtre de la Revue des Chantiers du Cardinal. Couverture revisitée en 1934.

Couverture du premier numéro de la revue Le Christ dans la banlieue, ancêtre de la Revue des Chantiers du Cardinal. Couverture revisitée en 1934.

Décembre 1931, la naissance du Christ dans la banlieue – en référence à l’ouvrage éponyme du père Lhande sorti en 1927- est concomitante de l’année de création de l’œuvre des Chantiers du Cardinal. Sur la couverture du premier numéro trimestriel, daté de décembre 1931, figure un dessin en noir et blanc représentant une église en construction sur fond d’usine. Une fumée dense s’élève vers le ciel évoquant l’industrialisation. Cette image occupe un tiers de l’image. La publication de 36 pages présente les différents chantiers de construction dans une périphérie parisienne en pleine ébullition. La crise de 29 n’est pas loin et l’imagerie est conforme à l’iconographie de l’époque.

En page 9, on peut lire : « Chrétiens, n’oubliez pas que sur 5 millions d’habitants que compte le diocèse de Paris, 2 millions ne peuvent être évangélisés ». Un encart rappelle la deuxième finalité de la création des Chantiers du Cardinal « Chômage, chômage, chômage. Pour le combattre, ouvrons de nouveaux chantiers d’Églises. Un chantier ouvert, c’est du travail pour près de 30 corporations ouvrières. Souscrivons généreusement pour donner à l’ouvrier du travail et des églises ».

Le comité directeur de l’œuvre est alors prestigieux. La présidente d’honneur est la comtesse de Voguë. Parmi les membres, on compte de nombreuses femmes dont la princesse de Beauveau-Craon, la duchesse de Rohan, la comtesse Vital de Gontaut-Biron…

En 1934, la revue est distribuée à 10 000 abonnés plus les ventes au numéro. Sa couverture change pour prendre la forme d’un médaillon, accueillant le visage d’une figure religieuse, sur fond de couleur uni. Sur ce numéro 9, une sculpture de Vierge à l’enfant. La publication sous cette forme durera jusqu’en 1939. Une photo de « son éminence le cardinal Verdier » le montre posant la première pierre de l’église Saint-Jacques de Montrouge. Celui que la revue appelle « Le semeur d’églises » déclare « Demain, les maisons de pierre seront les maisons de prières et de vie surnaturelle ». Un dossier « fait le point » : Depuis la création de l’œuvre, deux ans ont passé et « 60 chantiers de constructions ont été ouverts ». Pour les financer, des « sermons de charité » ont lieu dans les paroisses parisiennes. L’agenda de ces homélies ainsi que le produit de la quête qui les suit sont détaillés.

Octobre 1939. « L’heure est grave, l’avenir incertain, le monde gémit dans l’inquiétude… », « Le bulletin » continue pourtant à faire état de la poursuite de certains chantiers comme par exemple celui de l’église Sainte-Thérèse à Boulogne-Billancourt. Malgré l’affirmation de son directeur Mgr Touzé « La chère revue continuera à paraître… », donnant rendez-vous à ses lecteurs en 1940, ce numéro 32 sera le dernier de la première vague. Pendant la guerre, la publication s’interrompt pour ne reprendre qu’en…

… Janvier 1950. Le cardinal Jean Verdier est mort le 9 avril 1940. Le cardinal Feltin relance l’action des Chantiers du Cardinal. Après une interruption de 11 ans, « Alléluia, le Christ dans la banlieue ressuscite ! ». Un nouveau numéro 1 de 16 pages est édité.

1950, Le Christ dans la banlieue a ressuscité

Après 11 ans d'interruption, la revue est rééditée. Nouvelle couverture, avril 1950

Après 11 ans d’interruption, la revue est rééditée. Nouvelle couverture, avril 1950

En avril 1950, la couverture change. Une croix stylisée sur laquelle est écrit en gros caractères CHRIST. L’art religieux est très largement abordé : portraits d’artistes, reportage dans des ateliers, « instructions du Saint Office sur l’art sacré »…

Au numéro 4, la publicité est introduite et occupe souvent une place importante. De nombreuses publicités émaillent ses pages : « Fonderie des cloches de Paris – Blanchet et Cie, Établissements Delanale (veilleuses, falots de procession, éteignoirs…) au service de l’Église.

1960, nouvelle interruption de trois ans. Les informations concernant l’œuvre paraissent dans la revue Art chrétien, revue des chantiers des églises.

En mars 1963, la revue  reparait et change de nom. « Le bulletin »  prend tout simplement le titre Chantiers du Cardinal. Il tire alors à 95 000 exemplaires (30 000 aujourd’hui !). C’est un nouveau numéro 1. La monnaie de paris passe une annonce pleine page, on y annonce un « concert Berlioz au profit des Chantiers du Cardinal dans Notre-Dame illuminée, une exposition pour montrer « ce que devient votre pierre », une carte rappelant que 117 églises sont à créer dans ce qui est encore le diocèse de Paris (la capitale et sa petite couronne). Le Christ dans la banlieue était paru 39 fois.

La revue change de nom pour s'appeler tout simplement, Chantiers du Cardinal.

La revue change de nom pour s’appeler tout simplement, Chantiers du Cardinal.

1970, nouvelle organisation en 4 diocèses

1967, le diocèse de Paris est éclaté en quatre. Chacun de ces nouveaux diocèses de la « Zone centrale » fait l’objet d’un dossier en commençant par celui de la Seine-Saint-Denis : « Perspectives d’avenir».

À partir de 1970, la ligne éditoriale évolue. Les 24 pages donnent la part belle à des dossiers de fond : « Les gens du voyage », « La genèse d’une messe télévisée », « Les églises en milieu rural », « Notre-Dame aujourd’hui et demain »… Peu de projets relatés mais une liste du « Programme actuel des constructions dans la région parisienne » et « la Vie des chantiers », un calendrier des prédications et un courrier des lecteurs.

La première couverture en quadrichromie saluant la venue du pape Jean-Paul II en France et sa rencontre avec le cardinal Marty.

La première couverture en quadrichromie saluant la venue du pape Jean-Paul II en France et sa rencontre avec le cardinal Marty.

Des chantiers en couleurs

Couverture de la première revue de 24 pages entièrement imprimée en quadrichromie.

Couverture de la première revue de 24 pages entièrement imprimée en quadrichromie.

Décembre 2004, la revue est imprimée en quadrichromie et fait toujours 24 pages. La publicité a disparu depuis quelques années. Dossier de fond et travaux se partagent l’espace.

2013, nouveau changement. Les budgets sont resserrés. Nouvelle cure d’amaigrissement. Bâtisseurs, la revue des Chantiers du Cardinal comprend 8 pages entièrement consacrées à des reportages, témoignages, interviews autour des projets.

Mars 2016. Numéro 213. Monseigneur Dubost figure en couverture  avec l’architecte du projet. Ce dernier lui remet les clefs de la nouvelle église Saint-Pierre à Saint-Pierre-du-Perray. Bâtisseurs, la revue des Chantiers du Cardinal, s’offre une nouvelle maquette. Clercs ou laïcs, prêtres, paroissiens, architectes, artisans, artistes… l’humain est de plus en plus présent.

2019. Le digital prend de plus en plus de place. Et pourtant au fil des années, les 30 000 lecteurs sont toujours fidèles à l’instar de Jean-François Néouze, collectionneur de la revue depuis l’origine de sa parution.

Les deux dernières formules de la revue en 2001 et 2016 où elle prend le nom de Bâtisseurs.

Les deux dernières formules de la revue en 2001 et 2016 où elle prend le nom de Bâtisseurs.

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