Ensemble, préservons le patrimoine religieux

Bâtir la maison paroissiale Sainte-Bernadette à Versailles

Architecte Bidot Architectes et associés
Coût total 2 050 000€
Notre contribution 250 000 €
Fin du chantier 30/09/2023

Une église au cœur du village

Porté par la paroisse Sainte-Bernadette de Versailles, le projet de construction de nouveaux locaux s’inscrit dans un projet pastoral réfléchi et porté dans la simplicité. En analysant au préalable les besoins des mouvements et services, la paroisse souhaite rebâtir des locaux plus fonctionnels. Ils serviront pour les activités pastorales mais aussi de logements pour les prêtres. Il s’agit pour la communauté de fidèles catholiques de ce quartier populaire de Versailles, de « remettre l’église au cœur du village ». Aujourd’hui près de 500 personnes fréquentent cette église.

Autrefois appelée « chapelle de 40 sous », l’église Sainte-Bernadette de Versailles est devenue diocésaine dans les années 1970. À gauche, le presbytère actuel. (KD/CDC)

Pour ce projet de construction, les Chantiers du Cardinal sont sollicités à hauteur de 300 000 euros. En 2019/2020 déjà, ils ont apporté leur soutien à la paroisse voisine : Saint-Symphorien, pour la rénovation de la maison Saint-Charles.

[VOIR] Inauguration de la maison Saint-Charles à Versailles

De la chapelle à l'église Sainte-Bernadette

L’histoire de l’église Sainte-Bernadette est liée à celle de ce quartier de Versailles, qui reste agricole jusque dans les années 1950. Les catholiques se rendent à la messe à l’église Saint-Symphorien, mais en 1935 l’abbé Boyer lance l’idée de construction d’une chapelle pour les habitants de ce secteur. La chapelle Sainte-Bernadette est rapidement bâtie, la première messe est célébrée en 1937. Surnommée « la chapelle de quarante sous », elle ne devient église paroissiale qu’en 1959. Quelques années plus tard, un presbytère est érigé sur le terrain jouxtant l’église.

Au fil des années cette partie de la ville de Versailles s’est largement urbanisée, la population d’abord très ouvrière a changé. Aujourd’hui, la majeure partie des habitants du quartier est en situation de précarité et de jeunes familles viennent s’installer. Une population que la paroisse souhaite toucher au plus près. « On peut imaginer proposer de l’aide aux devoirs pour les enfants après l’école, ou ouvrir notre propre patronage, fait remarquer le père Emmanuel Gougaud, curé de la paroisse. Mais aussi proposer des espaces de coworking puisque le télétravail se généralise. » Et voilà des locaux paroissiaux, ouverts à tous, précise le curé, qui deviennent « un lieu d’accueil solidaire, qui correspond à cet esprit d’évangélisation cher au pape François à travers la fraternité humaine. »

Pour monseigneur Éric Aumonier, évêque émérite du diocèse de Versailles, « Nous sommes sur une situation qui montre bien l’évolution de cette ville, et l’importance du prêtre qui doit vivre sur sa paroisse. » Or, fait-il remarquer « Les locaux sont totalement en inadéquation avec les besoins de la population. »

Le presbytère actuel (à gauche) a été bâti dans les années 1960. (KD/CDC)

Car il s’agit pour cette petite paroisse versaillaise de poursuivre son activité missionnaire : évangéliser dans le quartier et se rendre visible dans cette partie de la ville moins favorisée. « Il ne s’agit pas de bâtir pour bâtir ! », précise le père Gougaud. Gérard Chapeaux, paroissien depuis 1985, confirme : « Ce nouveau bâtiment doit être conçu de telle façon qu’il favorise la pastorale que notre curé veut mettre en œuvre.» Des nouveaux locaux pour donner un nouvel élan, une « refondation », à cette paroisse dont l’équipe pastorale a été très dynamique dans les années 1980. Près de 40 ans plus tard, environ 30% des paroissiens viennent d’ailleurs. Sainte-Bernadette est une « paroisse d’élection». « Cela s’explique par le mélange de population, de nationalités, de situation sociale, décrypte Gérard Chapeaux. On s’entend bien, cela créé une ambiance qu’on ne retrouve pas trop à Versailles ou ailleurs. »

La paroisse se mobilise pour son projet

Pour élaborer son programme, la paroisse a confié la réflexion du projet à un groupe de fidèles. « On a appelé ça le CPI : Communauté de Promotion Immobilière, raconte Gérard Chapeaux, lui même à la tête du groupe. Nous sommes sept, hommes et femmes, et nous représentons les paroissiens. »  Durant plusieurs mois, ils ont interrogé les mouvements et services de la paroisse, et recueilli les avis des paroissiens. Le résultat est compilé dans un document « Expression des besoins de la paroisse » remis aux architectes comme document de travail pour définir les contours de la future construction.

La paroisse ne dispose pas d’assez de surface pour organiser les réunions. (KD/CDC)

Ce travail très collaboratif au sein de la paroisse « cela s’appelle une illustration concrète de la synodalité ! » s’exclame le père Gougaud. Arrivé en septembre 2020, il se voit confier le projet de construction lancé par son prédécesseur. « Je n’ai encore jamais suivi de tel chantier… » Le curé n’est pas inquiet, il est bien entouré par l’équipe de paroissiens. « Je fais confiance aux bénévoles qui suivent tout ça. »

Et comme la paroisse est engagée dans le label Église verte, il a été demandé qu’au cours des travaux, mais aussi lors de l’utilisation des locaux, une attention particulière soit apportée aux matériaux pour limiter le gaspillage. « Le béton, c’est l’ennemi » explique Gérard Chapeaux avec un sourire. La même attention est demandée pour les espaces extérieurs. La parcelle de l’église est située entre plusieurs jardins partagés et un cimetière, elle bénéficie donc d’un environnement naturel que les paroissiens souhaitent prolonger sur le terrain paroissial. Les travaux commenceront en 2022 et devraient durer deux ans.

Un bâtiment plus fonctionnel remplacera l’existant, pour créer deux logements pour les prêtres et des salles paroissiales. (KD/CDC)

Un logement pour les prêtres

Le presbytère des années 1960 ne répondant plus aux normes de sécurité ni pour l’accueil du public, il a fallu penser entièrement un nouveau bâtiment. En réfléchissant à toutes ses fonctionnalités : accueil, salles de réunion, locaux administratifs et… logement. La réflexion menée par le CIP permet aussi de montrer aux paroissiens l’importance d’un espace privatif et confortable. Pour la première fois depuis de nombreuses années, le curé de la paroisse loge dans le presbytère même. « Mais de ce fait, tout est mélangé, il n’y a pas d’intimité, indique Gérard Chapeaux. Et nous perdons des salles de réunion. Dans le nouveau projet, un appartement et un studio sont prévus. »

Pour le curé de la paroisse justement, habiter là n’est pas qu’une question pratique. « C’est une présence sacerdotale. Même si je ne suis pas en clergyman, les gens m’ont repéré dans ce quartier à la population très mixte. Ils me saluent, me voient faire mes courses. Je discute avec le vendeur de kebab ou le marchand de pizza… »

 

Détail des travaux

  • Démolition de l’ancien presbytère
  • Aménagement des salles en sous-sol de l’église
  • Construction d’un bâtiment pour la maison paroissiale incluant des salles de réunion, des locaux administratifs et deux logements pour les prêtres et les séminaristes

En savoir plus

« La maison St-Charles à Versailles : un projet pastoral et missionnaire »
21.09.2020 Article

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7 Rue Saint-Nicolas, 78000 Versailles, France

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