Ensemble, préservons le patrimoine religieux

Notre-Dame des Foyers (Paris XIXème) en rénovation

Architecte Armelle Brepson
Coût total 1 600 000€
Notre contribution 580 000 €
Fin du chantier 31/12/2025

L’église aura 60 ans en 2026.
Les Chantiers du Cardinal ont financé pour moitié la construction
de cet édifice dont les éléments en béton armé et parpaing ,
avec sa charpente en préfabriqué, sont  déjà vieillissants.

Gros plan sur un projet d’envergure.

Cette église de 350 places, insérée dans un quartier populaire et multiculturel du XIXe arrondissement de Paris, jadis occupé par des usines (sucreries, plâtreries, fabrique de colles et de vernis), des ateliers (savonneries, huileries, corderies), des entrepôts et quelques maisonnettes, est remarquable par sa forme, se rattachant au mouvement « brutaliste », son histoire liée à l’évolution du quartier, ses matériaux (principalement le béton armé, le parpaing) et sa charpente en éléments préfabriqués. Elle a cependant vieilli.

L’intérieur, un vaste volume où la lumière converge vers l’autel et la croix mais où le béton brut des murs latéraux, a été occulté par un crépi.

L’église a certes connu  quelques rénovations ou aménagements depuis sa construction, notamment après la création de la paroisse en 1994, il y a trente ans. L’anniversaire sera  fêté en présence de Mgr Laurent Ulrich le 1er décembre 2024. Un faux-plafond avait ainsi été posé dans les années 80, les murs intérieurs avaient été crépis en 1999, un orgue avait été installé en 2001, les étanchéités avaient été revues en 2003, les éclairages en 2004, le mobilier liturgique avait été modifié en 2013, un campanile avait été construit en 2014 à l’aide des Chantiers, le ravalement extérieur réalisé encore grâce aux Chantiers date de la même année et la chaufferie a été rénovée en 2024.

Mais le temps a fait son œuvre sur cette église construite à l’économie. Dès son arrivée dans la paroisse, le curé, le Père Jérémy Rigaux, s’en est aperçu et a été confronté à une masse de problèmes liés à la dégradation du bâti, principalement à une multiplication des infiltrations. Il fallait, selon ses termes, « prendre les problèmes à bras le corps » et sauver l’église,« très belle et de plus en plus visitée ». Ce « lieu de beauté dans un quartier difficile » devait être préservé.

Il n’était pas question de revenir au projet initial. Par exemple, l’entrée principale, dans l’axe central de l’église, n’a jamais pu être empruntée, les destructions prévues pour ce faire n’ayant pas eu lieu. Il n’était pas concevable de la rétablir comme prévu. En l’absence de véritable parvis, l’église, coincée entre la rue de Tanger et un parc public, ne pouvait donc rester accessible que par ces deux côtés latéraux.

La maquette du projet initial présentait un beau parvis, resté théorique. La maquette de vue de côté n’a pu être suivie non plus

Des dégâts apparents

La façade donnant sur le jardin public attenant a fini par être envahie par la végétation et peu lisible.

Certes les façades paraissaient en bon état général mais la charpente et la couverture étaient marquées par des défaillances problématiques et récurrentes, la rouille faisant exploser le béton, les parties enterrées commençaient à souffrir d’infiltrations en provenance d’un parvis misérable, l’intérieur était devenu illisible et avait perdu de son authenticité, les lieux restaient mal éclairés, la tribune mal aménagée, ses vitraux dégradés et le mobilier fatigué. Plus problématique, l’église demeurait inaccessible aux personnes à mobilité réduite depuis la rue et l’accès depuis le parc attenant était hors normes. Un audit architectural et patrimonial global confirmait tout cela.

Des infiltrations sont devenues bien visibles au faux-plafond ainsi qu’à l’entrée latérale droite.

L’affaire était d’autant plus complexe à traiter que les hauteurs sont importantes, impliquant des échafaudages élevés, et que l’ensemble immobilier ne se limite pas à l’église. Le premier étage intègre des logements. Quant au rez-de-chaussée, il comporte une bibliothèque, une chapelle, une sacristie, des bureaux et des sanitaires ainsi qu’un baptistère, sorte d’excroissance ronde bien visible sur la maquette,  mais complètement  inaccessible et caché par une importante végétation, condamné à service d’espace de stockage.

 

L’intérieur du baptistère

Surtout, sous l’église, se trouve une crypte, de la même taille que l’église et qui accueille aujourd’hui, à l’issue de travaux de cloisonnement financés par les Chantiers, cinq salles de réunion pouvant être mises à disposition, des bureaux, des espaces de stockage, des sanitaires et des locaux techniques.

Une des salles de réunion du sous-sol

Elle est desservie par un double escalier monumental en béton, l’une des volées ayant été aménagée afin d’installer une plateforme élévatrice pour permettre aux personnes à mobilité réduite d’y accéder.

Un des escaliers menant à la « crypte » et son élévateur

Après le diagnostic historique et technique très complet et détaillé réalisé en janvier 2024 par Mme Armelle Brepson, architecte du patrimoine, il fallait dégager impérativement des priorités. Un projet de réhabilitation a donc été défini en liaison avec le Père Jérémy Rigaux, curé de la paroisse.

Important travaux priorisés et organisés

Ont été jugés primordiaux une rénovation et une mise en conformité des accès, un traitement des pathologies destructrices du bâtiment, une réfection du parvis, la restauration des vitraux et verrière zénithales, la réouverture des puits de lumière condamnés, la dépose du faux-plafond, la mise en œuvre d’un système d’affaiblissement sonore, la réfection des réseaux électriques, la rénovation des éclairages, la restauration de la matérialité des bétons, la régulation du chauffage, le traitement des châssis métalliques corrodés et l’isolation de la toiture fuyarde. L’ampleur des travaux impliquait cependant un phasage et un cofinancement.

Trois phases ont été arrêtées. La première consiste à traiter l’étanchéité du parvis, stopper effondrement du mur de clôture, mener une action préventive sur le baptistère, sauver les vitraux de la tribune – c’est le plus gros poste de la tranche -, mettre en conformité l’entrée depuis le parc par le changement des portes principalement, assurer l’évacuation incendie de la crypte, re-étancher la toiture fuyarde et mettre en valeur l’architecture de l’église par un éclairage adapté.

Cette première phase a été estimée, à elle seule, à 580 000 € TDC (toutes dépenses confondues).

Le maître autel

Compte tenu de l’histoire de l’église, du programme de sauvetage, de sa nécessité comme de ce coût, en complément des ressources dégagées par le mécénat, de la solidarité inter-paroissiale du diocèse de Paris, des moyens octroyés par ledit diocèse et des efforts de la paroisse malgré son budget fragile, les Chantiers du Cardinal ont décidé en juillet 2024 d’intervenir. Les Chantiers ne pouvaient se résoudre à voir l’église, dans laquelle ils avaient tant investi depuis sa construction elle-même, se dégrader, et se désintéresser de son sort.

Si son budget parvient bien à être validé par le diocèse et consolidé, la première phase des travaux pourrait être lancée en 2025 et durerait une année environ.

Les phases ultérieures n’en resteraient pas moins lourdes. La phase 2 pourrait consister principalement à éco-rénover les toitures et à supprimer le faux-plafond, avec sans doute une fermeture de l’église, au moins partielle et estivale, et la phase 3 serait consacrée à l’aménagement du baptistère et à la restauration de la matérialité des bétons de l’intérieur de l’église, jadis bruts. Mais tout ceci reste à préciser et surtout à financer. L’ensemble réclamera des moyens substantiels ! Les dons resteront donc cruciaux.

Pour l’heure, les paroissiens, très fiers de leur église, soutiennent leur curé et lui adressent, avant même les travaux qui s’annoncent lourds, de chaleureux remerciements qui le confortent. Ces remerciements sont à partager avec les donateurs des Chantiers.

En savoir plus

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