Sur le toit de Notre-Dame
[MàJ] Le bref mais violent orage du 19 juin 2021 n’a pas dégradé la toiture de l’église ni les équipements installés pour le chantier. En revanche les fortes précipitations tombées en quelques minutes ont fait déborder les chéneaux anciens (en cours de remplacement), provoquant des infiltrations d’eau à l’intérieur de l’église. Les plafonds et les murs de la sacristie et de locaux attenants seront à refaire quand ils auront séchés.
Les deux paroissiennes agenouillées dans l’église Notre-Dame d’Alfortville (Val de Marne) ne semblent pas dérangées par les coups venus du toit. Recueillies dans la prière en attendant l’office, elles ne prêtent pas attention au chantier pourtant important, à quelques mètres au dessus de leurs têtes. Depuis quelques semaines, la rénovation d’une partie de la toiture a effectivement commencé. La couverture du chœur et du transept est entièrement changée. Mais les travaux sont peu visibles depuis la cour autour de l’église, la végétation printanière cache même les bâches bleues posées par les ouvriers et les protégeant des intempéries.
[VOIR] Le projet de rénovation de la toiture
Pour découvrir l’ampleur des travaux, il faut prendre de la hauteur et emprunter les étroites échelles de l’échafaudage métallique installé le long d’un mur. Le toit est comme mis à nu, découvrant au passage la charpente de béton et le dessus des voûtes de l’église. C’est là le travail de Charles Venner, architecte appelé en 1932 pour restaurer l’église après un incendie. « Cette charpente est bien ventilée, par conséquent les chevrons [pièces de bois sur lesquelles sont fixées les linteaux portant les ardoises] sont en bon état et peuvent être conservés » souligne Lydie Levillain, architecte du cabinet Lacoste et Thieulin en charge de la rénovation. En revanche les vieux linteaux et les ardoises sont arrachés par les ouvriers pour être remplacés par des neufs. Ensuite, avec patience et précision, les ardoises neuves sont posées à la main. 40 ardoises sont nécessaires pour un mètre carré de toiture…
Le chantier sur la couverture va s’étaler jusqu’à l’automne. En plus des ardoises, tous les chéneaux sont intégralement changés. Le système d’évacuation des eaux de pluie est aussi révisé et les colonnes de descente d’eau débouchées. « Cela a pu causer des infiltrations ponctuelles à l’intérieur de l’église » fait remarquer Lydie Levillain. Durant l’été un autre chantier viendra se greffer sur le premier : le remplacement des pierres au bord du toit. « Certaines sont abîmées par la pluie et la pollution, on en profite donc pour les changer complètement. » L’architecte précise que pour le moment, les délais sont respectés.