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Alfortville : des ardoises neuves sur le toit de Notre-Dame

Les ouvriers travaillent sur le toit de l’église Notre-Dame d’Alfortville. En ce printemps 2021, il s’agit de refaire la couverture du chœur et du transept. Après la pose une à une des nouvelles ardoises, un peu plus tard viendra le temps de la réfection des pierres au bord du toit.

Sur le toit de Notre-Dame

[MàJ] Le bref mais violent orage du 19 juin 2021 n’a pas dégradé la toiture de l’église ni les équipements installés pour le chantier. En revanche les fortes précipitations tombées en quelques minutes ont fait déborder les chéneaux anciens (en cours de remplacement), provoquant des infiltrations d’eau à l’intérieur de l’église. Les plafonds et les murs de la sacristie et de locaux attenants seront à refaire quand ils auront séchés.

Les deux paroissiennes agenouillées dans l’église Notre-Dame d’Alfortville (Val de Marne) ne semblent pas dérangées par les coups venus du toit. Recueillies dans la prière en attendant l’office, elles ne prêtent pas attention au chantier pourtant important, à quelques mètres au dessus de leurs têtes. Depuis quelques semaines, la rénovation d’une partie de la toiture a effectivement commencé. La couverture du chœur et du transept est entièrement changée. Mais les travaux sont peu visibles depuis la cour autour de l’église, la végétation printanière cache même les bâches bleues posées par les ouvriers et les protégeant des intempéries.

[VOIR] Le projet de rénovation de la toiture

ardoises sur le toit de l'église ND Alfortville

Pose des ardoises sur le toit de l’église Notre-Dame à Alfortville en mai 2021. (Crédit CDC)

Pour découvrir l’ampleur des travaux, il faut prendre de la hauteur et emprunter les étroites échelles de l’échafaudage métallique installé le long d’un mur. Le toit est comme mis à nu, découvrant au passage la charpente de béton et le dessus des voûtes de l’église. C’est là le travail de Charles Venner, architecte appelé en 1932 pour restaurer l’église après un incendie. « Cette charpente est bien ventilée, par conséquent les chevrons [pièces de bois sur lesquelles sont fixées les linteaux portant les ardoises] sont en bon état et peuvent être conservés » souligne Lydie Levillain, architecte du cabinet Lacoste et Thieulin en charge de la rénovation. En revanche les vieux linteaux et les ardoises sont arrachés par les ouvriers pour être remplacés par des neufs. Ensuite, avec patience et précision, les ardoises neuves sont posées à la main. 40 ardoises sont nécessaires pour un mètre carré de toiture…

Le chantier sur la couverture va s’étaler jusqu’à l’automne. En plus des ardoises, tous les chéneaux sont intégralement changés. Le système d’évacuation des eaux de pluie est aussi révisé et les colonnes de descente d’eau débouchées. « Cela a pu causer des infiltrations ponctuelles à l’intérieur de l’église » fait remarquer Lydie Levillain. Durant l’été un autre chantier viendra se greffer sur le premier : le remplacement des pierres au bord du toit. « Certaines sont abîmées par la pluie et la pollution, on en profite donc pour les changer complètement. » L’architecte précise que pour le moment, les délais sont respectés.

toiture eglise ND Alfortville

Les vieux linteaux de bois posés sur les chevrons sont ôtés et remplacés par des neufs. (Crédit CDC)

Une église appartenant aux paroissiens

En bas dans la cour, les vieilles ardoises sont entassées avant d’être débarrassées. C’est l’un des aspects visibles du chantier pour les paroissiens. « Nous faisons des points réguliers pour expliquer l’avancée des travaux. Il y a des informations sur le site internet. » raconte Jean-Claude Maret. Ce bénévole (et par ailleurs délégué des Chantiers du Cardinal), suit de près le chantier pour la paroisse. Il fait aussi le lien avec les fidèles pour leur rappeler l’importance des travaux et… de son financement. « Ici nous sommes dans une église qui appartient à ses paroissiens ! » rappelle-t-il. Bâtie sur un terrain privé en 1890, grâce à la générosité de Mlle Roland-Gosselin, l’église n’a pas été récupérée par l’État en 1905 au moment de la loi de séparation des églises et de l’État. Notre-Dame d’Alfortville reste la propriété du diocèse de Créteil qui en assure son entretien et sa rénovation. « Notre paroisse n’est pas riche, poursuit Jean-Claude Maret. Mais c’est à nous d’entretenir la maison de Dieu, chacun contribue à hauteur de ses capacités. De temps en temps, il faut contribuer un petit peu plus, pour que nous puissions avoir une église qui tienne debout ! »

eglise ND Alfortville

Les travaux commencés au printemps 2021 concernent la toiture du chœur et du transept de l’église ND d’Alfortville. (Crédit VAM/CDC)

Mêmes modestes, les participations financières des paroissiens sont importantes car ils sont très attachés à cette église. En 2016, lors d’une précédente campagne de rénovation (soutenue financièrement par les Chantiers du Cardinal), ils ont été heureux de voir la façade entièrement rénovée. «Certains amenaient des amis pour la voir en disant : elle est belle mon église » se souvient Jean-Claude Maret. Il sera plus difficile de faire admirer la toiture, mais le délégué sait que le travail des ouvriers sera apprécié.

Une bienfaitrice pour bâtir une église

Notre-Dame a été bâtie grâce à la générosité de bienfaiteurs. Si l’un d’eux a acheté le terrain, c’est le don de Marie-Alexandrine-Adèle Roland-Gosselin (1851-1932) qui permet de construire l’église. Une plaque sur l’un des piliers de l’église rappelle sa mémoire. Le bulletin des Chantiers du Cardinal la cite en 1933 comme une « vénérée et ô combien bienfaitrice du diocèse » (Le Christ dans la Banlieue, 1933).

Plaque dans l'église d'alfortville

Une plaque rappelle la générosité de Mlle Roland-Gosselin et la venue du cardinal Verdier en 1933. (Crédit CDC)

Unique héritière de la fortune de son grand-père, agent de change, et sans enfant Mlle Roland-Gosselin s’investit à la fin du XIXe siècle dans les bonnes œuvres catholiques. Elle fait de nombreux dons ou achète des terrains à Paris et dans la région parisienne. Plusieurs bâtiments ont vu le jour grâce à son action comme l’école Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle à Pantin, l’église Notre-Dame à Alfortville ou encore la chapelle Notre-Dame-de-l’espérance à Ivry. Sa famille est particulièrement liée à l’Église : Mgr Roland-Gosselin (1870-1952), un de ses cousins, deviendra évêque de Versailles en 1931.

Aujourd’hui encore, c’est bien souvent la générosité d’un légataire qui permet de lancer un projet ou de boucler un budget de travaux.

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