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« En ces temps difficiles, il faut rentrer dans son âme »

Le père François Maniacki est l’un des deux prêtres habitant le centre paroissial Saint-Martin à Orly (Val-de-Marne). Alors que les travaux de rénovation du centre sont à l’arrêt, il nous livre quelques pistes pour vivre ce temps de carême bouleversé par la crise du coronavirus.

Le père François Maniacki (VAM/CDC)

Comment pouvons-nous vivre ce temps de carême particulier ?

On peut déjà prendre un temps chaque matin pour lire un texte, la Bible par exemple. Et puis ce temps, c’est l’occasion de se recentrer, de s’interroger : j’ai reçu un don de Dieu, comment le gérer ? Comment rester une lumière pour les autres, autour de moi ? Chercher à voir combien je suis une richesse, car je porte Dieu en moi. Bien sûr je ne peux pas sortir, il n’y a pas beaucoup de monde, peut-être juste ma famille, mais je peux appeler au téléphone par exemple, prendre des nouvelles.

Je crois qu’il faut se recentrer sur l’essentiel. Et cela vaut aussi pour nous, les prêtres ! Justement, en ces temps silencieux, alors qu’habituellement nous courons ici et là… Cherchons : et Dieu dans tout ça ? C’est là qu’on peut chercher la trace de Dieu, loin de toutes les démonstrations que l’on a l’habitude de faire. Il faut rentrer dans son âme.

Comment célébrer Pâques alors qu’on ne peut pas aller à l’église ?

Cela va être difficile, nous ne savons pas comment tout va se passer, mais il va falloir célébrer ce mystère de Pâques ! Ce sont des temps difficiles, il faut se soutenir. C’est aussi le moment de sentir que l’humanité dans son ensemble est la création de Dieu, il faut prendre conscience de la symbiose de l’Homme avec la nature.

Le père Georges King est l’un des deux prêtres qui logent dans le centre paroissial. (VAM/CDC)

Comment vivez-vous le confinement au centre paroissial ?

Les travaux de rénovation ont été arrêtés, le chantier de l’église Saint-Martin n’est pas terminé, l’église est d’ailleurs fermée. Le portail du centre reste ouvert, seules deux personnes que nous connaissons viennent prier de temps en temps dans la chapelle. Seuls le père Georges King et moi, habitons dans le centre Saint-Martin. Nous n’avons que de rares sorties, il y a eu un enterrement à célébrer la semaine dernière. Nous travaillons à la maison, chacun dans son bureau.

Comment gardez vous le lien avec les paroissiens ?

On appelle les paroissiens pour prendre de leurs nouvelles. Il y a de nombreux groupes sur les réseaux sociaux, comme Whatsapp, déjà créés pour la liturgie par exemple, ou pour la catéchèse. Et puis on échange des informations, par exemple les attestations de sorties, les paroissiens nous ont envoyé les nouvelles versions. On partage aussi les textes du pape François. Pour les personnes plus âgées on leur téléphone, c’est très important. Avec certaines, on était habitué à se voir tous les dimanches, elles nous confiaient des intentions de prière.

Alors que nous célébrons habituellement la messe individuellement, pour l’Annonciation [le 25 mars ndrl] nous avons concélébré le père Georges et moi. Nous avions informé les paroissiens de l’horaire, certains nous ont même téléphoné quelques minutes avant la messe ! Ils savaient qu’on était là avec eux, et eux avec nous, spirituellement. Je leur ai envoyé l’homélie par e mail ensuite.

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26.11.2019 Projet

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