
© Matthieu Engelen
Prêtre catholique dominicain et dirigeant de télévision français depuis 2023. En 2018, il est nommé producteur du Comité français de radio-télévision, en charge notamment du Jour du Seigneur. Il est dans le même temps affecté au couvent Saint-Jacques.
© Matthieu Engelen
La première messe « télévisionnée », selon le vocabulaire de l’époque, eut lieu le 25 décembre 1948, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il y a donc 75 ans, alors que la télévision naissait avec seulement deux heures de programmes par jour pour 3000 à 5000 foyers téléspectateurs, le père Raymond Pichard, jeune dominicain, eut l’idée de proposer ce programme original au responsable de la RTF et au Cardinal de Paris. En octobre 49, la messe va devenir hebdomadaire avec l’autorisation d’un jeune secrétaire d’État chargé de l’information, un certain François Mitterrand. La messe télévisée ne s’est jamais arrêtée tout au long de ces décennies, y compris pendant le confinement qui lui assura de fortes audiences.
Dans un monde et une culture très éclatés, la question est particulièrement difficile et se révèle comme un véritable défi. Je ne crois pas ainsi qu’il existe un modèle unique. Peut-être faut-il au moins se donner des principes pour guider le projet architectural. Le premier, selon moi, serait d’inscrire l’église dans le paysage urbain, social et culturel du quartier ou de la ville. Comme une manière de « planter sa tente » (Jn 1,14) et de manifester l’incarnation au cœur de notre foi. Jésus n’est pas venu en dehors de son temps ! Mais inversement, il y aurait aussi un grand intérêt à montrer que nos églises font signe de l’au-delà et qu’y entrer, c’est percevoir la joie de la Jérusalem céleste. Notre époque me semble en attente de cette dimension verticale.
Puisque l’exercice consiste à n’en choisir qu’une, je citerai l’église du couvent des Dominicains de Lille. Construit par l’architecte Pierre Pinsard, à la fin des années 50, elle a été pour moi, l’église qui a façonné ma vie dominicaine naissante, durant mes quatre premières années d’études. Elle allie à la fois, la sobriété monastique et l’inscription dans l’époque contemporaine. Elle est une prouesse technique avec son plafond ondulant de béton soutenu par des colonnades. On y discerne la tente biblique de la Rencontre à l’image de la tente des bédouins du désert. Les matériaux de briques et de bois, la présence du béton non poli mais brut, informe la prière silencieuse de l’oraison des frères. Il s’agit d’apprendre à se dépouiller, à accueillir sa pauvreté. La présence centrale de l’autel (avant le concile Vatican II !) manifeste l’eucharistie comme point de convergence de tout le peuple de Dieu. Cette église, comme l’ensemble du couvent, dit vraiment la vie dominicaine, dans sa dimension contemplative et de prédication.
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