30 novembre 2025 – Bénédiction et pose des premières pierres de la future église Saint-Colomban (©Chantiers du Cardinal)

Ce matin-là, le ciel gris a fait place au bleu sous un soleil d’hiver lumineux. Rendez-vous est donné sur la parcelle attenante à l’établissement d’enseignement catholique Saint-Colomban. Les habitants, paroissiens et amis viennent assister à la bénédiction des premières pierres de la future église dédiée à Saint Colomban. Moine venu d’Irlande, au VI^ème siècle, Colomban fut le premier évangélisateur du territoire qui est aujourd’hui la Seine-et-Marne.

Située sur un terrain de 4 000 m², à l’entrée de la ville, l’institution Saint-Colomban a été construite en priorité. Depuis 2023, date de l’ouverture de l’établissement scolaire, les élèves et collégiens étaient logés dans des préfabriqués, les travaux n’étant pas terminés. Les bâtiments étant achevés, l’établissement a pu ouvrir ses portes en septembre 2025. Ils ont été inaugurés officiellement le 21 novembre 2025 par Monseigneur Nahmias.
L’église sera donc le second bâtiment à être érigé sur cette parcelle, à proximité de l’établissement. Un centre pastoral et culturel est prévu, mais il ne pourra voir le jour que lorsque les fonds nécessaires seront réunis. La date de réalisation n’est pas arrêtée à ce jour.

Une cérémonie historique

Le site de la pose des premières pierres et de la future église Saint-Colomban (©Chantiers du Cardinal)

Sur la grande parcelle attenante au mur de l’institution, la foule de plus de trois cents personnes est regroupée devant l’estrade couverte. Les oriflammes du constructeur Eiffage et ceux du Diocèse de Meaux s’agitent sous le vent frais de la matinée. Une grue montant à 50 mètres domine l’ensemble, en attendant d’être mise à l’ouvrage pour l’église.
Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque de Meaux, Mgr Guillaume de Lisle, évêque auxiliaire et le père Gérard Pelletier, curé du Pôle Missionnaire de Val d’Europe, paroisse Saint-Colomban, s’adressent successivement aux fidèles, amis et habitants venus en voisins assister à cette bénédiction.

De gauche à droite : Mgr de Lisle, évêque auxiliaire, et Mgr Nahmias, évêque de Meaux (©Chantiers du Cardinal)

« Élever une église aujourd’hui est un acte missionnaire. Dans un monde instable et inquiet, nous choisissons l’espérance. Nous osons bâtir et témoigner de notre foi vivante, de notre foi au Christ ressuscité. Je vous appelle chacun à prendre part à cette œuvre par votre prière, votre engagement, votre soutien. Ensemble, faisons de ce lieu un signe visible et vivant de l’Évangile ! Père très bon, bénis ce chantier, ceux qui y travaillent, et que cette église devienne pour cette communauté vivante, une source de joie et de paix, » encourage Mgr Nahmias lors de son discours d’accueil.

Un projet immobilier important

Jérôme Buiron, président directeur d’Eiffage Picardie, prend la parole au nom du président directeur général du groupe Eiffage Benoît de Ruffray, venu assister à la cérémonie.

Membres du groupe Eiffage, avec à gauche, Benoît de Ruffray et à droite, Monseigneur Guillaume de Lisle (©Chantiers du Cardinal)

« Au nom du groupe Eiffage, représenté par notre président ici présent, sa filiale de Compiègne et les équipes travaux, nous vous accueillons avec un grand plaisir sur ce chantier emblématique. Nous avons fini il y a quelques mois l’institution qui est juste à côté, et nous poursuivons avec cette église. Avant que la croix ne culmine en haut du clocher à 36 mètres, on a monté cette grue haute de 50 mètres. Eiffage construction est, comme son nom l’indique, un groupe de constructeurs, et vous faites de nous, pendant la durée de ce chantier, des bâtisseurs et c’est un honneur.

Comme vous le voyez derrière vous, les fondations ont démarré, elles sont dimensionnées pour supporter des murs de près d’un mètre d’épaisseur. L’architecte a voulu du costaud, il fallait que ça dure… Nous venons de lancer les premiers des 500 camions-toupies qui vont arriver ici pour la suite. L’année est rythmée par les fêtes catholiques et le bâtiment par des cérémonies, comme la pose de la première pierre aujourd’hui. En 2026, nous ajouterons la cérémonie du drapeau qui marquera la fin du gros œuvre, la cérémonie de pose de la cloche, du beffroi et de la croix. En 2027, aura lieu la cérémonie de la livraison. Monseigneur, lors de la cérémonie du « drapeau » de l’institution en septembre 2024, je vous avais suggéré d’appeler le Pape pour lui demander de prévoir dans son agenda sa venue ici pour la dédicace de l‘église… Il vous reste 18 mois pour le convaincre ! »
Les applaudissements et les rires fusent, les visages sont tout sourire.

Un moment de foi et d'espérance

Vincent Pourquery de Boisserin, Vice-président des Chantiers du Cardinal, porte la pierre lors de sa bénédiction (©Chantiers du Cardinal)

La cérémonie de bénédiction commence par un chant de louange et la lecture de l’Évangile. Le choix est celui de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (7, 21-29) à propos de la maison construite sur le roc et la maison construite sur le sable… Ensuite les deux pierres, chacune étant portée par deux personnes, sont approchées du point de bénédiction.
Une d’entre elles est portée par Vincent Pourquery de Boisserin, vice-président des Chantiers du Cardinal et Bernard Morel. Ce paroissien, président de l’association culturelle Saint-Colomban a fait le trajet vers l’abbaye de Luxeuil, dans les Vosges, pour y récupérer les précieuses pierres des fondations de l’abbaye, accessibles par les caves. Elles sont en grès rose des Vosges.

Mgr Nahmias pose la première pierre de la future église (©Chantiers du Cardinal)

Les deux évêques s’avancent vers le muret en pierre avec les servants de messe, accompagnés par le chant de la chorale. Chacun des prélats à son tour, prend la truelle, pose le ciment frais sur le muret sous une pierre venue de Luxeuil, avant l’aspersion et l’encensement. Le tout dans une atmosphère recueillie puis très joyeuse, lors du chant final, où les applaudissements fusent.

Un repère historique et spirituel

L’abbaye de Luxeuil, consacrée à Saint Pierre, devient rapidement l’un des monastères et l’un des pôles intellectuels le plus dynamique du monde franc. Saint Colomban a fondé au total une quarantaine de monastères à travers l’Europe, où sa mémoire reste très vivante.
Ainsi, Jacques Prudhon, président de l’association des Amis de Saint-Colomban est présent lors de la cérémonie, venu tout spécialement de Luxeuil. De même, dans la foule des invités, on rencontre des dames venues tout exprès de Saint-Coulomb, en Bretagne, où Colomban a débarqué en venant d’Irlande. Ces dames sont membres de l’association des Amis Bretons de Saint-Colomban.
« C’est une joie de voir combien l’esprit de Colomban continue de porter du fruit ! Nous sommes venues partager l’espérance des habitants de Serris et marcher avec eux dans les pas de ce grand saint qui est notre ami à tous ! Il doit se réjouir de cet événement magnifique, » commente l’une d’entre elles. « Nous sommes heureuse de voir aussi toute cette jeunesse qui se réjouit pour ce beau projet ! »

Messe devant une assemblée nombreuse

Suivant les deux évêques, les prêtres et les diacres, la longue procession des fidèles, officiels, habitants et amis s’en retourne joyeusement vers l’institution où une tente a été dressée pour la célébration de la messe.

La célébration de la messe a lieu dans une tente dressée pour l’occasion (©Chantiers du Cardinal)

Sur l’estrade, l’autel est magnifiquement décoré de bouquets et de mobilier liturgique. Prévue pour 400 personnes, la tente n’a pas assez de place pour contenir l’assistance qui frise les 600 âmes. Des chaises sont prélevées dans la cantine pour permettre à tous (ou presque) de s’asseoir. Peu importe, assis ou debout, tous participent avec ferveur et gratitude à la célébration.

P. Gérard Pelletier, curé de la paroisse et du Pôle Missionnaire de Val d’Europe (©Chantiers du Cardinal)

À la fin de la messe, le Père Gérard Pelletier s’adresse à l’assistance pour dire tout d’abord sa joie devant toute l’assemblée. Il présente tous les acteurs de ce projet qui sont chaleureusement applaudis. Et il termine par une invitation :
« Dans la tradition de l’Eglise, on enterrait autrefois dans les fondations des églises, une statue du Christ. Il faudra que nous trouvions une statue. Ainsi, au Collège des Bernardins on a trouvé un splendide Christ du XXII^ème siècle que les bâtisseurs avaient enfoui. La pierre de fondation, c’est le Christ d’abord. Mais c’est aussi une mission qui nous est confiée à tous. Maintenant que le chantier est ouvert et les fondations posées, il va falloir que nous construisions notre projet pastoral pour répondre à notre mission de chrétiens au cœur de ce monde et témoigner, au cœur de notre ville, de notre quartier et de notre paroisse ! On a aussi un chantier à mener, celui de la pastorale ! »

Vincent Pourquery de Boisserin, Vice-président des Chantiers du Cardinal (©Chantiers du Cardinal)

Le prêtre donne ensuite la parole à Vincent Pourquery de Boisserin, vice-président des Chantiers du Cardinal.

« Je suis à de multiples raisons, heureux d’être avec vous ce matin et de poser cette première pierre. Tout d’abord parce que je représente ici les Chantiers du Cardinal, en tant que Vice-président. Je vous adresse le salut de Mgr Emmanuel Tois, évêque auxiliaire de Paris et président des Chantiers du Cardinal.
Une autre raison, est que je reviens sur des terres que j’ai quittées il y a un peu plus de dix ans, puisque je dirigeais l’établissement public de Marne-la-Vallée de 2010 à 2014 et je n’avais pas eu à connaître le projet de cette église.
Raison supplémentaire :  je me trouve au cœur d’une assemblée de personnes qui sont des bâtisseurs, moi-même ayant passé ma vie à bâtir pour le compte de l’État un certain nombre d’objets d’infrastructures.
Au moment où cette carrière professionnelle va s’arrêter, je suis heureux maintenant de participer à la construction d’églises, c’est une prolongation qui me rapproche des convictions que j’ai portées toute la vie.

Puisque l’office n’est pas terminé, j’en profite pour vous dire que ce dimanche est celui de la quête des Chantiers du Cardinal. Ils construisent des églises depuis près de 100 ans, à Paris et dans la banlieue. Avec un double objectif : créer un repère spirituel et religieux, et le second, créer un repère dans une ville ou un quartier en construction. Ici, à Serris, nous sommes dans une ville en construction et c’est extrêmement intéressant de pouvoir montrer que les églises sont des éléments qui structurent un univers, un espace.  Pour tout cela, et pour la rénovation et l’embellissement des églises, les Chantiers du Cardinal dépensent à peu près 5 millions d’euros par an. La seule façon dont nous obtenons cet argent repose uniquement sur des donateurs, généreux et conscients qu’en donnant, ils sont utiles à la société et bien évidemment à notre foi. »

Une foule de 600 fidèles, réunis pour l’occasion (©Chantiers du Cardinal)

À l’issue des discours, tous ont été invités à partager un buffet dans le réfectoire où, sur les tables parées de nappes blanches, de multiples plats dressés et confectionnés par les paroissiens et habitants ont permis à tous de savourer un moment convivial et chaleureux avec la joie et l’espérance au fond des cœurs.