Le Mobilier National soutient l'artisanat d'art

Les grands bureaux plats ornent les palais de la République depuis plus de deux cents ans et la tradition de création se poursuit. Après Joseph-André Motte dans les années 1960, ou Pierre Paulin dans les années 1980, un nouvel exemplaire entre à son tour dans les collections du Mobilier National. Le modèle, baptisé Lyrique, sort des Ateliers BdM, fondés par Bruno de Maistre. « Par ses dimensions – ce n’est pas assez grand pour un ministère -, cette pièce pourrait un jour être choisie par un conseiller pour son bureau, dans une ambassade par exemple. » se réjouit l’ébéniste d’art. Le Mobilier National conserve et restaure des objets et meubles installés dans les édifices publics. Ministres, préfets et autres fonctionnaires peuvent donc emprunter dans ses réserves le mobilier nécessaire à leurs fonctions.

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Le bureau Lyrique, récemment entré au Mobilier National, est issu de l’Atelier de Bruno de Maistre. (Crédit Ateliers BdM)

Le bureau Lyrique, meuble élégant et précieux, en charme clair, est recouvert d’un tissu des collections Pierre Frey, fixé par de la résine. « Sa réalisation a demandé quatre mois de travail, dont deux à temps complet, précise Bruno de Maistre. Dans cette taille, il s’agit d’une série limitée à huit exemplaires. » Pour le moment, deux pièces ont été réalisées, dont l’une rejoint le Mobilier National. Le bureau peut être commandé par des particuliers sous d’autres dimensions, le prix varie de 4 000 à 12 000 €.

« Depuis 2020, l’État a décidé de soutenir l’artisanat d’art, ajoute Bruno de Maistre. Le Mobilier National a lancé un appel à candidatures afin d’acquérir des pièces contemporaines et enrichir ses collections. » Une belle visibilité qui met en avant la créativité et le sens créatif de l’ébéniste qui façonne, sculpte et assemble les pièces de bois depuis 2011.

Détail du bureau Lyrique, réalisé par les Ateliers BdM de Bruno de Maistre. Le tissu noir et or des ateliers Pierre Frey est fixé par de la résine. (Crédit BdM)

Bruno de Maistre, Prix Pèlerin et créateur design

Installé à Auffargis dans la Vallée de Chevreuse, Bruno de Maistre travaille le bois pour créer avec son équipe des pièces assez différentes : des meubles aux pièces uniques en passant par… le mobilier liturgique. En 2016, il est lauréat du Prix Pèlerin de la Création-Chantiers du Cardinal pour sa réalisation au centre paroissial Jean-Paul-II à Colombes (92). L’ébéniste d’art travaille régulièrement pour des projets financés par les Chantiers du Cardinal. Il est l’auteur du nouvel autel installé dans l’église Notre-Dame à Boulogne-Billancourt (92) et l’aménagement de la chapelle Sainte-Clothilde dans la crypte de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Versailles (78).

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Vue de la nouvelle chapelle Sainte-Clothilde à Versailles, réalisée par Bruno de Maistre. (CDC)

Quant aux créations plus profanes, certains s’apparentent presque à de la sculpture et à des pièces uniques, telles le bureau Lyrique. Des créations légères, aux courbes harmonieuses réalisées grâce à un travail patient et qui se rapprochent presque de la sculpture. Questionné sur la source de son inspiration, l’artiste répond : « c’est le mouvement des volutes de fumée » et raconte tracer des courbes lorsqu’il laisse courir sa main librement sur son carnet à dessin. Du trait à la réalisation, la volute devient objet et se transforme, par exemple, en une lampe baptisée Envol.

La lampe Envol et les modules Hexagone, créations réalisées dans l’atelier d’ébénisterie d’art de Bruno de Maistre (Crédit Ateliers BdM)

Ces réalisations sont actuellement montrées dans l’exposition Lander, à la galerie Guillaume, à Paris, tout comme une série de petit mobilier design fonctionnel et esthétique. Des modules en bois, qui servent tour à tour de petites tables, tabourets ou bouts de canapés. « On peut les empiler, les poser côte à côte… moduler les espaces. Je travaille avec Benoît de Malézieux pour cette ligne, précise Bruno de Maistre, d’où le choix du nom : BdM² ! »

Valérie-Anne Maitre

Informations pratiques

Exposition Lander, Jérémie Lenoir.

Galerie Guillaume 2 rue de Penthièvre, 75 008 Paris du 11 février au 26 mars 2022