Ensemble, préservons le patrimoine religieux

Restauration du Chemin de Croix de l’église Saint-Médard (Paris Ve)

Architecte -
Coût total 10 000 €
Notre contribution 10 000 €
Fin du chantier 30/06/2024

Présentation du projet

L’église Saint-Médard à Paris (Vème) appartient à la ville de Paris en raison de son ancienneté, comme la plupart des très nombreuses œuvres d’art qu’elle renferme. Cependant, son Chemin de Croix, peint au milieu des années 1930, appartient au Diocèse de Paris. A noter que ce projet a été lauréat du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine 2023, décerné en octobre 2023.

Observez les stations du Chemin de Croix intégrées dans l’église Saint-Médard.

Cette œuvre unique, fruit d’un travail collaboratif de trois artistes,

qui orne l’église saint-Médard depuis les années 1930,

vient d’être confiée à sa restauratrice .

Gros plan sur la dépose des 14 stations.

Le 23 avril 2024, la dépose des 14 tableaux s’est déroulée avec la restauratrice, Julie Chanut et Caroline Morizot, responsable de la conservation et de l’inventaire au Diocèse de Paris et représentante de la commission diocésaine d’art sacré.
Etait présent Le Père Gambart, curé de la paroisse. Il avait demandé à laisser les tableaux en place durant le Carême et la Semaine Sainte, en attendant la fête de Pâques.
Julie Chanut et Caroline Morizot ont soigneusement débranché les éclairages intégrés aux cadres ogivaux puis retiré les pointes d’accrochage avant de déposer les stations sur le sol pavé de l’église. Elles seront emportées dans l’atelier de restauration dans le XXe arrondissement de Paris.

Julie Chanut, la restauratrice prépare la dépose des stations

Etat des lieux

Les cadres de bois sont plutôt en bon état mais les peintures des quatorze stations souffrent d’un empoussièrement important, emprisonné dans le vernis, de maintes craquelures (apparues semble-t-il dès le séchage initial), de vernis très oxydés, opacifiants et hétérogènes, d’éclaboussures et de quelques moisissures aboutissant à une présentation et une lisibilité très dégradées. La restauration des 14 tableaux permettra de procéder au dépoussiérage, au décrassage du revers et de la surface des peintures, aux éventuelles nouvelles fixations et au repiquage des craquelures et au revernissage.

Le dos métallique protège les tableaux de l’humidité des murs

La dépose a permis de constater que les revers étaient bien dotés de plaques métalliques, ce dont on peut se féliciter car les murs sont par endroits, côté sud, affectés par une forte humidité. Le support des peintures, en bois très probablement, éventuellement en carton, en a ainsi été protégé.
La restauration devrait débuter mi-mai 2024 et pourrait s’achever à l’été, selon la restauratrice. Aucune urgence n’est requise, mais le respect d’une méthodologie stricte d’intervention s’impose. Un peu plus d’une journée de soins devrait être nécessaire par peinture.

Le cycle des restaurations

Pour le Père Albert Gambart, l’opération fait partie du cycle de vie de l’église et de son immense patrimoine. Tout ne peut pas se faire en même temps et il faut accepter de voir partir les œuvres à intervalles réguliers pour les voir revenir en bon état et valorisées. Les paroissiens sont d’ailleurs sensibles à ces retours, moments de fierté et de fête. S’agissant du Chemin de Croix, le curé se plaît à souligner son originalité – loin de tout esprit sulpicien – sa « simplicité », sa « beauté très incarnée ». Il attend évidemment avec impatience son accrochage après restauration, en espérant toutefois que les problèmes d’infiltrations d’eaux pluviales sur un pan de mur du déambulatoire pourront être réglés avant par la Ville de Paris, propriétaire de l’église.

La restauratrice détaille une des œuvres du Chemin de Croix

L’enquête sur une œuvre

Pour Caroline Morizot, si la dépose est une étape importante, l’opération globale présente un grand intérêt patrimonial et historique. Hormis le Chemin de Croix peint par George Desvallières à l’église du Saint-Esprit, il n’existe aucune œuvre similaire à Paris.
Au-delà de la restauration, l’opération est l’occasion d’en savoir plus. Caroline Morizot raconte qu’une descendante de la peintre Marthe Flandrin se trouve être restauratrice de peintures murales et dispose d’archives et d’un fonds d’atelier. Elle compte donc beaucoup sur elle pour obtenir des détails sur les circonstances de la commande de ce Chemin de Croix qui n’est pas vraiment documentée. Elle est pourtant inhabituelle car confiée à trois artistes femmes dont c’est la seule œuvre commune. Autre originalité, ce Chemin de Croix est réalisé dans un style Nabi pour une installation dans une église gothique.

trois stations posées au sol, avant d’être soigneusement emballées. On voit le système d’éclairage dans le bas du tableau, au premier plan.

 

Soutien important, voire unique

Caroline Morizot remercie les Chantiers du Cardinal pour leur aide en soulignant qu’ils sont un des rares acteurs, pour ne pas dire le seul, qui intervient pour sauver l’art sacré du XXème « C’est un soutien essentiel » ajoute-t-elle. Il est à noter que le prix Pèlerin était doté d’un montant de 10 000 € financés par les Chantiers du Cardinal. Son octroi à l’opération permet de financer la restauration proprement dite mais permet aussi de faire face à d’éventuels surcoûts liés au transport des stations et surtout de rénover l’éclairage des œuvres dans le cadre d’une mise en valeur encore à étudier, l’éclairage actuel étant à la fois trop faible et très jaune.
Les Chantiers tiendront évidemment ses généreux donateurs du déroulement de la restauration et du retour du chemin de croix.

 

Stéphane Guy

En savoir plus

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