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Retour du chemin de croix à l’église Saint-Médard (Paris Ve)

Le 20 février 2025, dans l’église parisienne, a débuté la repose des premières stations restaurées. Elles ont été livrées et refixées à leur emplacement par la restauratrice Julie Chanut.

Retour du chemin de croix de l'église Saint-Médard accroché par la restauratrice Julie Chanut

                                                Accrochage des premiers cadres par la restauratrice Julie Chanut

Financée par les Chantiers du Cardinal, via le Grand Prix Pèlerin du Patrimoine 2023, sous la houlette de la Commission diocésaine d’Art Sacré, cette restauration a demandé du temps et du talent. En présence de membres de la Conservation et de l’Inventaire du diocèse de Paris, le curé, le Père Albert Gambart, est évidemment présent pour ce moment autant émouvant qu’important. Le Père Alexis Bacquet, vicaire, assiste également au retour des stations.

La restauratrice, Julie Chanut, aidée d’un paroissien retire tout d’abord soigneusement les stations de sa voiture où elles étaient bien calées et protégées sous des couvertures pour être transportées depuis son atelier, situé au cœur de Paris. Elle les expose ensuite à la lumière du jour, devant les ventaux de la porte principale de l’église.

 

 

Retour des premières stations restaurées à Saint Médard

             Retour des premières stations restaurées dans l’église, avec les commentaires et explications de la restauratrice.

Une redécouverte des oeuvres

Le Père Gambart découvre et admire alors le traitement des scènes. Il est notamment frappé par « l’expressivité » et la « modernité » des peintures comme le fort contraste entre l’état antérieur des stations et le résultat de leur restauration minutieuse. Le vice-président du conseil pour les affaires économiques de la paroisse, Jean-Pierre Péry, n’est pas en reste. Il note quant à lui « l’absence de pathos », la « retenue » voire la « sobriété des scènes », les visages des personnages étant enfin visibles se plaît-il à souligner. On demeure un long moment devant les stations déposées à même le sol, avant qu’elles ne retrouvent fixées plus haut sur les murs obscurs de l’église.

La restauratrice profite de ces instants pour montrer aux personnes présentes les différences de « patte » entre les trois artistes femmes qui ont œuvré. Chez Marthe Flandrin, les couleurs sont par exemple plus tranchées, la touche est plus nerveuse, la brosse plus énergique. Sur une des stations peintes par une autre artiste, le nettoyage a permis de découvrir des traces de dessin préparatoire.

Ailleurs, sur une station de Simone Lorimy-Delarozière, la restauratrice fait observer que la préparation technique est plus sommaire tout en gardant le même esprit que celui qui animait ses deux autres amies peintres. La restauratrice explique aussi son choix d’un vernis le plus mat possible sur les cadres de bois pour bien mettre en valeur les œuvres.
Après les explications de Julie Chanut, les stations sont portées à l’intérieur. Le Père Gambart tient à en déplacer une. Toutes sont déposées au pied du pilastre qui doit les accueillir.

Sécuriser l'accrochage

Ensuite, avant que les premières stations livrées ne retrouvent leur place, la restauratrice passe soigneusement l’aspirateur sur les parements de pierre devant lesquels elles doivent être replacées. Les pattes de fixation sont toutes révisées, occasion pour l’une d’elle d’être scellée à nouveau.

Après que les fils électriques destinés à leur futur éclairage ont été rangés et passées par un petit trou situé à la base des peintures, dans le cadre, les stations sont ensuite positionnées à leur emplacement définitif.

Les cadres sont vissés depuis les pattes scellées dans le mur. Le choix des vis a été préféré au retour des clous – système de fixation antérieur – pour faciliter une éventuelle future dépose explique la restauratrice.

Un concert pour fêter le retour complet

Au total, six stations auront été replacées dans la journée. Les autres suivront un autre jour, après avoir été photographiées dans tous les sens pour documenter leur restauration. Toutes les stations devraient avoir été replacées avant le samedi 22 mars, jour où leur retour devrait être célébré par un concert où devrait être interprété l’extraordinaire Via Crucis de Franz Liszt.
Une belle façon de saluer le retour de ces œuvres remises en beauté grâce à la générosité des donateurs aux Chantiers du Cardinal.

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