Réalisé en grès flammé, ce relief était exposé à l’extérieur d’une chapelle de secours bâtie en 1913. Il a rejoint l’église Saint-Gabriel qui a remplacé la chapelle Sainte Cécile en 1935. La restauration de l’œuvre, projet lauréat du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine 2024, est indispensable.

Un peu d'histoire
Située dans un ancien hangar à pommes de terre, dans le quartier de Charonne, dans l’actuel XXème arrondissement de Paris, la chapelle de secours a été construite et décorée par l’Union Catholiques des Beaux-Arts association fondée par Pierre Regnault, architecte de la chapelle. L’église Saint-Gabriel, située dans le 20e arrondissement a été construite en 1935 par les Chantiers du Cardinal, pour remplacer la chapelle Sainte-Cécile de Charonne, devenue trop petite.

L’ancienne chapelle de secours Sainte-Cécile dans le quartier de Charonne et son relief, exposé en extérieur
Son architecte Murcier choisit un projet néoroman, teinté d’Art déco. L’église est ornée de très belles œuvres, comme les vitraux de Charles Mauméjean à l’abside ou la fresque de l’arc triomphal de Lemaître entourant le chœur. Une partie du mobilier provient de l’ancienne chapelle dont le relief de Sainte-Cécile. Sa restauration s’inscrit dans le projet de rénovation globale de l’église Saint-Gabriel.
Un relief offert par des artistes
L’œuvre était présente à l’entrée de la chapelle Sainte-Cécile, elle avait été donnée par l’Union des Catholiques des Beaux-Arts. Elle a été ensuite intégrée à l’église Saint-Gabriel.
Ce relief en grès flammé mesure 2,95 m de hauteur sur 2,10 m de largeur. On y voit Sainte Cécile, debout, nimbée, posant les mains sur le clavier d’un orgue portatif. Autour d’elle des angelots nus l’entourent, incarnant le peuple du petit Charonne, come on peut le lire dans le détail ci-dessous.

Détail de la partie basse du relief Sainte-Cécile – Le peuple du Petit Charonne
Une œuvre en péril
Lors de l’aller-voir du relief, des problématiques et altérations ont été relevées : les joints en mortier sont plus épais que lors du premier montage et leur couleur grise contraste avec le grès flammé.

Détail du relief – Les angelots entourant la Sainte
Le relief est fissuré, encrassé et tâché à plusieurs endroits et possède de nombreuses lacunes. L’objectif est de retrouver une harmonie colorimétrique en atténuant les encrassements noirs et en modifiant la couleur des joints. Il a été décidé d’améliorer la lisibilité de l’oeuvre en retirant les anciennes restaurations, et en comblant et retouchant les fissures et lacunes.

Un travail délicat
Confié à Viviane Miceski et Cécile Rodier conservatrices-restauratrices de céramique et verre, ainsi qu’à Stéphane Ancenay, conservateur-restaurateur de sculpture, le chantier comporte différentes phases : documentation et constat d’état détaillé, test de nettoyage (complexants, compresses, solvants, vapeur d’eau, sous pression, micro sablage) et de comblement (mortiers et résines chargées). Nettoyage de l’encrassement et des projections de peinture. Retrait mécanique des mortiers fragilisés et utilisés comme comblement en partie basse. Infiltration des fissures au ParaloidB72. Comblement des fissures, éclats et lacunes. Comblement des joints entre les carreaux à des fins de discrétion. Retouche colorée des comblements. Une fois l’œuvre restaurée, elle sera bénie par Monseigneur Emmanuel Tois, évêque accompagnateur des Chantiers du Cardinal.