Non loin du Parc des buttes Chaumont, dans le 19ème arrondissement,
l’église Saint-François d’Assise va bientôt entrer en travaux
pour la restauration de ses fresques et mosaïques remarquables.
Un chantier financé entièrement par les Chantiers du Cardinal.
En 1914, l’expansion démographique du quartier conduit le Diocèse à acheter un terrain rue de Mouzaïa, pour construire une église. Commencés en 1914, les travaux interrompus pendant la Grande Guerre reprennent 1919, selon les plans des architectes Paul et Auguste Courcoux. Ce sanctuaire sera dédié à Saint François d’Assise pour commémorer les sept cents ans de la création du Tiers-Ordre de Saint François (fondé en 1222).
Avec son clocher carré, l’église s’inspire de l’architecture italienne. L’intérieur est très clair grâce aux murs blancs et aux vitraux transparents.
En passant devant l’église rien ne laisse imaginer que ce lieu abrite de magnifiques fresques et mosaïques. Ce qui est frappant depuis la rue, c’est plutôt la grande simplicité franciscaine de l’édifice tout en briques, à ossature de béton, dans le style roman italien, selon le schéma des églises d’Ombrie.
En entrant dans cette église très lumineuse grâce à la blancheur des murs et aux vitraux blancs au-dessus des bas-côtés, les fresques peintes d’influence romane et la grande mosaïque d’inspiration byzantine attirent le regard, d’autant plus qu’elles contrastent avec les teintes foncées des plafonds.
Un décor en deux temps, dédié au Poverello
Le choeur de Saint-François-d’Assise a été embelli en deux temps. D’abord, une mosaïque, représentant Saint François au pied du Christ en croix, réalisé en 1930 par l’atelier des frères Mauméjean d’après un carton du peintre Charles Bouleau.
Julie Thiaudière, conservateur-restaurateur de céramique et mosaïque, a réalisé l’étude préalable pour identifier les besoins pour la restauration de la fresque.
Quinze ans plus tard, Charles Bouleau est encore sollicité pour peindre l’arc surplombant la mosaïque. Entre fresque et peinture murale, en 1945, il réalise ainsi un bel ensemble cohérent dédié à la vie de Saint-François. Malheureusement ces œuvres sont menacées de dégradation.
Empoussièrement, encrassement, présence d’humidité et apparition de sels sont visibles sur les fresques hautes. Des griffures et lacunes, sur les fresque basses.
Un inventaire précis des décors
Le récolement mené à l’arrivée du curé de la paroisse, le père Edouard Ducamps a été l’occasion de faire un premier constat d’état de l’ensemble, présentant différents types de dégradations : soulèvement de tesselles, traces d’infiltrations et lacunes. En 2022, les deux études préalables en conservation-restauration menées et financées par la CDAS – Commission Diocésaine d’Art Sacré – ont permis d’affiner le constat d’état et de préciser les interventions nécessaires à la restauration de ce décor monumental.
Julie Thiaudière, conservateur-restaurateur de céramique et mosaïque ainsi que Fleur Foucher, et Rafaelle Rosini, conservateurs-restaurateurs d’œuvres peintes habilités, ont en effet réalisé cette étude préalable des décors pour identifier les besoins éventuels en conservation-restauration, et le cas échéant, projeter les conditions méthodologiques, techniques et financières pour un futur chantier.
Pour ce qui est des décors peints, les altérations principales sont dues d’abord à l’empoussièrement et l’encrassement qui ont assombri les peintures et atténué leur éclat, par ailleurs, d’anciennes infiltrations d’eau par le toit ont pu provoquer la présence d’humidité dans les murs, qui ont progressivement mené à l’apparition de sels. Enfin, les décors étant partiellement à hauteur d’homme, des manipulations d’objets ont provoqué des griffures et lacunes à divers endroits en partie basse de la composition.
Détails de l’inventaire des dégâts identifiés par les conservateurs-restaurateurs des fresques et des décors peints.
Durée et évaluation des coûts du chantier
Après un examen de toiture du presbytère adjacente à celle de l’église, des travaux doivent être préalablement effectués à partir d’octobre 2024, sur la toiture afin de mettre hors d’eau les murs. La restauration n’est donc pas encore lancée dans la mesure où il faut que les travaux se fassent, et que les murs sèchent.
Ensuite, le chantier de conservation-restauration des décors peints pourrait être réalisé sur une période d’un mois, avec une équipe de 3 conservateurs-restaurateurs de peinture.
- Restauration de la peinture murale : 17430 €
- Restauration de la mosaïque : 12 870€ TTC
- Echafaudage : 10 000€
Les Chantiers du Cardinal ont décidé de prendre en charge la totalité ces travaux, en affectant 40 300 € à leur réalisation.