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Bénédiction du terrain de la future église Sainte-Bathilde de Chelles (77)

Le dimanche 28 janvier 2024, Mgr Jean-Yves Nahmias,

évêque de Meaux (77) a présidé la cérémonie de bénédiction

du terrain où sera bâtie la future église Sainte-Bathilde.

Un moment fondateur qui a  réuni beaucoup de fidèles,

avant la messe dominicale qui a permis de fêter la sainte.

Un moment unique

Patronne de la paroisse, fêtée le 30 janvier, Bathilde était Reine des Francs, l’épouse de Clovis II, née vers 630 et morte fin janvier de l’an 680 dans cette même ville où elle fonda un immense monastère. Il était cohérent de profiter du dernier dimanche de janvier pour lancer l’opération de construction d’une nouvelle église à son nom, projet décrit ici.

Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque de Meaux, avait choisi naturellement ce jour pour bénir le terrain dégagé désormais de toute construction et devant servir d’assise à la future église qui ne sera pas exactement située là où s’élevait la précédente église, trop petite et cachée au fond d’une allée.
En effet, à la suite d’un échange avec la commune, le diocèse a pu céder à la Ville le terrain de l’ancienne église désacralisée puis détruite en juin 2021 pour une opération immobilière en échange d’un autre mieux situé,  car il permet la construction plus. En effet, la future église sera visible fois à la fois de la rue de la Résistance, axe central de la ville, et d’un parvis servant de passage vers le parc voisin jadis occupé par l’abbaye royale de Sainte-Bathilde…

Une assemblée nombreuse

Malgré un froid vif, beaucoup de monde est présent en ce jour solennel. Il démontre l’attachement des paroissiens à l’opération, attendue depuis une dizaine d’années, et celui des habitants de la cité et de la municipalité. Le maire de la ville, Brice Rabaste, un certain nombre de ses adjoints et membres du conseil municipal, le général Dominique Trinquand, les représentants des cultes, des prêtres de la paroisse, ceux de Vaires-sur-Marne, des sœurs des communautés religieuses voisines sont ainsi présents. C’est un témoignage de la fierté locale qui entoure le projet. Chacun sent que le moment est important.

Les Chantiers du Cardinal avec son directeur général bénévole, Jean-Pierre Gaspard, et directrice générale, Alice Fabre sont présents là-aussi.

Un camion de la ville est stationné à proximité, sur le futur parvis, espace recouvert de petits pavés au milieu desquels figurent l’échelle à cinq barreaux symbole de l’abbaye et une fleur de lys, deux éléments d’ailleurs repris dans le blason de la ville

Le passé parle au présent

Le camion transporte trois pierres provenant de ladite abbaye qui a été fermée en 1790 puis vendue comme Bien National et dépecée. En effet, les bâtiments conventuels servaient de carrière de pierres dans la France révolutionnaire. Aujourd’hui le projet est d’intégrer une pierre de l’ancienne abbaye, à titre décoratif, dans la nouvelle construction imaginée par le cabinet d’architecture Patriarche qui s’inspire de l’esthétique de l’ancienne abbaye bénédictine. Une belle façon d’affirmer une continuité entre le passé, le présent et l’avenir comme le dit M. Frank Billard, adjoint au maire en charge de la culture. Il rappelle que la « ville a vécu mille ans avec une abbaye royale ». Ça ne s’oublie pas. L’opération est une façon de renouer avec ce passé brillant.

D’ailleurs, il y aura, explique le maire-adjoint, un espace muséal intégré au centre paroissial, complémentaire du musée communal archéologique et historique Alfred Bonno.

Paroles officielles

Le maire prend la parole pour saluer la présence de représentants des différents cultes. Il souligne qu’elle constitue un symbole fort, de tolérance et de respect mutuel. C’est l’esprit républicain. À ses yeux, la nouvelle église va rappeler l’existence de l’abbaye d’autrefois et jeter un pont vers ce qui a fait la gloire du territoire. Le maire ne doute pas que les nouveaux bâtiments « rayonneront pour des siècles » comme ce fut le cas pour l’abbaye. « Il témoigneront d’un bel avenir pour la ville ».

Mgr Jean-Yves Nahmias se félicite à son tour du lancement de l’opération de construction de la nouvelle église au centre de la ville. Aux côtés de la crosse de l’évêque qui, il y a cent ans, a lancé l’édification de l’église de Vaires-sur-Marne, commune voisine, il salue « ce nouvel acte de foi,  cette œuvre commune qui a beaucoup mobilisé » et se plaît à souligner qu’on continue ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, à construire des églises, ces « temples à la gloire de Dieu ». Le diocèse de Meaux indique-t-il fait d’ailleurs bâtir aussi à Saint-Colomban, dans le Val d’Europe, un nouveau centre paroissial associé à un nouvel établissement scolaire.

Un court passage de la première épître de Saint Paul aux Corinthiens est ensuite lu. Il indique que « nous sommes des collaborateurs de Dieu » et que le peuple de Dieu est un « champ que Dieu cultive », « une maison que Dieu construit ». L’apôtre y rappelle que l’Église est aussi une construction qui a besoin de fondations. Le parallèle avec l’opération ne peut que frapper l’assistance. Mgr Jean-Yves Nahmias bénit ensuite l’eau puis cette assistance et le terrain.

Une belle célébration

Pendant ce temps, une des deux sœurs de la congrégation bénédictine de Brou-sur-Chantereine explique sa présence : « Cela fait longtemps que l’on porte le projet dans la prière ». Elle ajoute que cette présence a d’autant plus de sens que sa communauté d’une vingtaine de religieuses va fusionner cette année avec celle de Sainte-Bathilde et sera placée sous l’égide de la sainte.
D’autres personnes s’attardent sur les panneaux explicatifs accrochés à la palissade de chantier. Ils décrivent les objectifs poursuivis et le chemin à suivre pour contribuer au financement des travaux.

Après la bénédiction, les paroissiens sont invités à se retrouver sur le coteau boisé qui domine la commune, dans le gymnase du collège-lycée catholique Gasnier-Guy-Sainte-Bathilde où Mgr Jean-Yves Nahmias célèbre la messe dominicale entouré de l’équipe sacerdotale de la paroisse, une chorale et l’Union musicale de Chelles animant l’office.

Après l’évangile selon Saint Marc (1, 21-28), Mgr Jean-Yves Nahmias revient dans son homélie sur le projet. Il rappelle sa longue gestation puisque deux concours ont dû être organisés mais ne doute pas maintenant que le résultat sera à la hauteur des espérances. Une grande croix sera enfin visible de la rue de la Résistance. Sur la façade, un Christ pantocrator sera entouré de sculptures de Sainte Bathilde, bien sûr, et de Sainte Bertille. L’intérieur devrait être marqué par la présence d’une grande fresque représentant le Christ ressuscité. Pendant l’offertoire s’est tenue la traditionnelle bénédiction des pains, anime par les Chrétiennes tamoules en sari. Cette tradition remémore les actions charitables de Sainte Bathilde qui protégeait et nourrissait les pauvres.

À l’issue de la messe, l’économe diocésain, Sylvain Guillebaud, complète les propos de l’évêque pour mentionner les équipes intervenant sur le projet. Il rappelle qu’il ne peut être mis en œuvre que grâce aux dons. Évidemment, il ne manque pas d’indiquer l’importance parmi eux de celui des Chantiers du Cardinal.  Jean-Pierre Gaspard fait ensuite part de sa joie d’être présent et remercie tant les deux délégués des Chantiers sur place qui ont soutenu le projet depuis le début que tous les paroissiens « pour tout ce qu’ils font ».

Il invite l’assistance à se tourner vers l’avenir à l’image de ces paroissiens revêtant un T.shirt  Cap sur 2025, sans oublier bien sûr la nécessité de nouveaux dons.

Après la bénédiction finale et l’envoi, tout le monde partage le verre de l’amitié autour d’une belle maquette du projet avant de se rendre au réfectoire du collège-lycée pour un sympathique repas préparé par les paroissiens.

Les travaux c’est pour bientôt !

Maintenant, la communauté paroissiale attend la pose de la première pierre. Après la destruction de l’église précédente, elle a dû se répartir entre plusieurs lieux de culte, notamment à la chapelle de la Roseraie mais « ce n’est pas pareil ». Chacun a hâte retrouver son église. Elle voit donc enfin les choses bouger, concrètement. Les travaux doivent débuter prochainement après les installations de chantier prévues courant mars. L’entreprise désignée comme titulaire d’un macro-lot, les lots techniques (ascenseur, électricité, plomberie…) ayant été confiés à des entreprises séparées, est prête. Les Chantiers aussi pour suivre ce magnifique projet.

 

Stéphane Guy

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