Désacralisation de la chapelle Sainte-Bathilde à Chelles (77)

Démolir pour rebâtir

Ce lundi 7 juin, l’évêque du diocèse de Meaux, Mgr Jean-Yves Nahmias, a procédé a une célébration particulière pour les catholiques de la ville de Chelles : la désacralisation de la petite chapelle Sainte-Bathilde. Cette cérémonie prévue par le droit canon (Canon 1222) : l’évêque « pourvu que le bien des âmes n’en subisse aucune dommage, peut réduire [l’église] à un usage profane qui ne soit pas inconvenant. »

Mgr Nahmias devant la chapelle Sainte-Bathilde, lors de la désacralisation le 7 juin 2021. (CDC)

Vidée de son mobilier liturgique, du tabernacle, des statues et même des cloches, par les fidèles, la chapelle est aussi dépourvue de la pierre consacrée contenant les reliques de sainte Bathilde, installée dans l’autel dans les années 1980. Une fois la cérémonie achevée, Mgr Nahmias ferme solennellement les portes de l’édifice religieux. La chapelle restera fermée pour toujours… elle sera même détruite dans quelques semaines !

Avant de fermer la chapelle, il faut ôter les reliques de sainte Bathilde déposées dans l’autel. (Crédit CDC)

Si les plus anciens ont bien un petit pincement au cœur à l’idée de voir raser leur chapelle, les paroissiens ne perdent pas la foi, bien au contraire. C’est que la démolition marque le début des travaux d’un grand projet pour le diocèse et la paroisse : l’édification d’une église. L’église Sainte-Bathilde de Chelles, sur le site même de l’ancienne chapelle. Au cours de cette célébration, Mgr Nahmias annonce d’ailleurs qu’il espère bien revenir célébrer la messe de Pâques en 2024.

[VOIR] Le projet de construction de l’église

Les portes de la chapelle sont fermées par Mgr Nahmias qui montre les clés aux paroissiens. (Crédit CDC)

Une nouvelle église à Chelles

Bâtie dans les années 1980, la chapelle de 200 places était devenue trop petite pour accueillir les fidèles de l’agglomération. À l’occasion d’un échange de parcelles et des travaux du Grand Paris, le diocèse décide de faire bâtir un centre paroissial. L’espace modulable comprendra une église pouvant accueillir 500 à 800 personnes, un oratoire et une salle de conférence. Un presbytère avec des logements pour des prêtres et des séminaristes, ainsi que des salles paroissiales.

Perspective de la future église Sainte-Bathilde. (Cabinet Patriarche)

Le bâtiment moderne sera aussi davantage visible depuis la rue, alors que la petite chapelle restait enclavée et cachée derrière des bâtiments. La nouvelle église donnera directement sur la place Cala (nom de Chelles en latin). C’est là le signe de la présence de l’Église dans ce lieu où s’érigeait autrefois l’abbaye fondée par la reine des Francs au VII^e siècle, Bathilde. Esclave devenue reine puis sainte, Bathilde – épouse de Clovis II – marque la cité de son empreinte. Une statue réalisée dans le cadre du Prix Pèlerin du Patrimoine en 2017 sera d’ailleurs installée dans la future église.

Jean-Charles Detallante regardant sa statue de sainte Bathilde dans son atelier.

Jean-Charles Detallante créateur de la statue de sainte Bathilde et lauréat du Prix Pèlerin du patrimoine en 2017. (CDC)

[VOIR] La statue de sainte Bathilde

Les travaux de démolition commenceront dans le courant du mois de juin 2021. Une fois achevés, viendra le moment des fouilles archéologiques. Car Chelles est habitée depuis le Paléolithique, mais ce sont sans doute les périodes médiévales et les suivantes qui intéressent les chercheurs. L’abbaye de Chelles, érigée par sainte Bathilde mais détruite pendant la Révolution française, était située à quelques mètres de l’emplacement de la future église, en plein cœur du centre-ville contemporain.