A savoir : les pères Marc Lulle, ancien curé de Cachan, et Jean-Baptiste Lê, son actuel curé, ainsi que Jean Yves Le Bouillonnec, le maire de cette ville de 1998 à 2018 et député de la 11ᵉ circonscription du Val-de-Marne de 2002 à 2017. Jean-Pierre Gaspard, le directeur général bénévole des Chantiers du Cardinal, venant compléter ce trio. Les échanges instructifs sont animés par Arnaud Coulombel, le dynamique délégué des Chantiers du Cardinal dans cette paroisse, depuis trois ans.

De gauche à droite : Jean-Pierre Gaspard, Marc Lulle, Jean Yves Le Bouillonnec, Jean-Baptiste Lê et Arnaud Coulombel.
En ce 14 juin, les participants investissent les beaux locaux de la maison paroissiale, construits en 2010 grâce justement au soutien financier des Chantiers du Cardinal. Un beau symbole lorsque la mémoire de Mgr Jean Verdier, l’archevêque de Paris, créé cardinal en 1929, est évoquée tout au long de cette table ronde à travers l’œuvre de bâtisseur d’églises qu’il aura été durant ses dix années d’épiscopat de 1929 à sa mort, en 1940. L’église Sainte-Germaine de Cachan, la 29e des Chantiers du Cardinal, en est un témoignage vivant.

Table ronde du 14 juin dans la maison paroissiale de Sainte-Germaine de Cachan.
Un peu d’histoire
Dès la séparation des communes d’Arcueil et Cachan en 1923, la question d’un lieu de culte se pose. Une généreuse donatrice, Joséphine Dumontel, l’épouse de Louis Georgeon, offre une partie de son domaine, le long de la Bièvre, au Diocèse qui nomme un architecte, Julien Barbier, pour bâtir l’édifice religieux. Cet architecte s’illustrera ensuite à Notre-Dame des Otages puis à Sainte-Jeanne-de-Chantal, églises des Chantiers du Cardinal. La future église sera placée sous le patronage de Sainte-Germaine de Pibrac, pour remercier M. Vaury, industriel de Montrouge, dont l’épouse porte ce prénom. C’est en effet lui qui financera la construction de l’édifice après avoir été touché par la lecture du livre du père Pierre Lhande : « Le Christ dans la banlieue », en 1927.
Des besoins immenses
Il est vrai qu’à l’époque, en ces terres de banlieue déchristianisées, les besoins étaient immenses. La philosophie du cardinal Verdier, rappelée par Jean-Pierre Gaspard, était de créer des églises pour les 3 millions de personnes privées de culte tout en donnant du travail aux ouvriers et artisans frappés par la crise de 1929, venus chercher du travail en France. Pour ce faire, le cardinal a eu l’idée de solliciter les familles et entrepreneurs aisés de Paris. Et des milliers de donateurs y ont adhéré généreusement, couvrant un emprunt de plusieurs millions de francs en un temps record.
Le cardinal de Cachan
Le cardinal Jean Verdier viendra à huit reprises à Sainte-Germaine, au point d’être surnommé respectueusement le « cardinal de Cachan ». Dès 1930 pour bénir la première cloche, en 1931 pour bénir l’église et installer le père André Leclerc comme premier curé de Cachan puis y prêcher lors de la première grande mission, en 1933 pour bénir deux autres cloches et surtout le clocher surmonté d’un coq de girouette, œuvre du sculpteur animalier bourguignon François Pompon, juste avant sa mort. Le cardinal reviendra en 1935 pour l’inauguration de la paroisse Sainte-Germaine, puis en 1936 pour la première pierre de la chapelle St-Jean et la 4e cloche, en 1937 pour la bénédiction de ladite chapelle, son 100e chantier ! Et en 1938 pour une mission diocésaine.
Bref, cette longue et belle histoire d’amour pastoral, gravée dans ces murs depuis 90 ans, valait bien une table ronde de qualité, fierté légitime des Cachanais dont certains ont pu prendre la parole pour l’exprimer devant le public présent.