Si la construction de l’église Saint-Joseph-le-Bienveillant, à Voisins-le-Bretonneux (Yvelines) est achevée, la phase décorative finale étant en cours, c’est une autre église, un nouveau presbytère et une salle polyvalente qui se construisent à Chelles, en Seine-et-Marne, dans le diocèse de Meaux, grâce au financement des Chantiers du Cardinal.

Pour les mêmes raisons, il fallait en effet un lieu de culte catholique adapté à la croissance démographique de la cité, laquelle dépasse maintenant les 55 000 habitants. La chapelle Sainte-Bathilde, de 200 places, cachée au fond d’une impasse, ne suffisait plus. Après sa désacralisation et sa destruction en 2021, est né le projet d’une nouvelle église de plus de 600 places, située en plein cœur de la ville portant toujours le nom de Sainte Bathilde. Le souvenir de la reine Bathilde reste très présent dans la ville de Chelles. Reine des Francs, veuve de Clovis II, régente du royaume, elle a fondé en 646 l’abbaye de Chelles, qui a occupé les lieux pendant mille ans jusqu’à sa destruction lors de la Révolution française. Le blason de la ville est celui de la reine sainte. Trois des pierres provenant de l’ancienne abbaye sont intégrées dans la future église.

Bénédiction des pierres de la future église par Mgr Nahmias, évêque de Meaux, le 26 janvier 2025

Le passé inspire le présent

Avec cette église, il s’agit ainsi de renouer avec ce passé tout en s’adaptant aux temps nouveaux. Le Grand Paris amènera une nouvelle ligne de métro en 2027-2028, augmentant l’attractivité de cette région qui attire des nouvelles familles loin de la capitale. La situation de l’église au cœur de la ville est un atout d’autant que la figure de la sainte est très présente. Ses reliques, et parmi elles sa célèbre tunique, sont conservées au musée Bono à 200 mètres de la future église. « Cela va permettre de créer un parcours historique et spirituel, par la proximité des lieux, » explique le Père Hubert Louvet.

Les cloches de l’ancienne chapelle et de la nouvelle église Sainte-Bathilde

À noter aussi que les trois cloches de l’ancienne chapelle sont réinstallées dans le nouveau clocher et l’autel qui avait déjà été béni, sera récupéré pour y célébrer la messe, après avoir retrouvé ses reliques, enlevées lors de la désacralisation.
Tout ceci est signe d’une continuité historique et d’une économie vertueuse. En effet, le budget de ce projet est très contraint.

Un chantier par étapes

La construction avance bien. L’église, déjà impressionnante et dotée d’une magnifique charpente, tout comme les volées de cloches qu’on peut enfin réentendre et qui donnent espoir aux paroissiens. La livraison de l’édifice est attendu pour le second semestre 2026. « Le centre pastoral et le presbytère seront livrés « clos et couvert », en béton brut à compléter pour être utilisables et habitables », explique le Père Hubert Louvet. Les prêtres attendront des financements pour emménager. « Ce projet a été lancé il y a dix ans, le coût des matières premières a flambé, faisant passer le budget de 7 à 13 millions d’euros », commente-il. Les fidèles attendent le principal : l’église, bâtiment unique et magnifié, lieu saint et sacré, lieu de célébration qui rassemble et qui porte la foi, l’espérance, la charité et la prière de tous pour tous. En attendant, lors de grandes cérémonies, la messe est célébrée dans le gymnase d’un collège catholique voisin, comme ici, jour de la pose de la première, lors de la fête des Pains, jour de la Sainte-Bathilde, le 26 janvier 2025.

Offrande de fleurs lors de la messe célébrant la pose des premières pierres de la future église